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Ce qu' il advint aprés la capture du Chevalier Brigand.

Publié le 18 mai 2010 par Chevalierbrigand

La Paix de Bagnols le départ des Compagnies


Les chefs des compagnies, désespérés de la tournure que prenaient les événements, députaient vers le Pape, à Avignon, Eugène Begamon, de l'ordre des frères prêcheurs et Etienne de Tegle de l'ordre des frères mineurs, bachelier en théologie et pénitencier d'Innocent VI, pour lui porter une lettre dans laquelle ils l'assuraient de leur obéissance et de leur désir de lui complaire, ils n'entendaient en aucune manière incommoder le Saint-Siège : ils ne voulaient que soutenir les droits du Roi Giannino, qui les avait pris à sa solde, et rétablir le prince légitime sur le trône de France, et comme du reste ils étaient déterminés à continuer l'expédition pour son compte, ils priaient le Saint-Père de ne rien faire contre eux et de vouloir bien rendre à la liberté ceux qu'il retenait prisonniers.

Le chevalier Gauthier, qui s'intitulait le capitaine de la grande compagnie, Jean Scakaik, son maréchal, et Richard Mussat, son connétable, accompagnaient les deux religieux pour confirmer de vive voix les protestations contenues dans la lettre. Le Pape, fier d'être imploré après avoir tremblé, exigea des routiers la reddition des places occupées; les envoyés répondirent qu'ils n'avaient pas mission de traiter sur ce sujet, mais que si le Pape voulait tenter la négociation, il n'avait qu'à envoyer quelqu'un qui le représentât auprès des leurs.

En même temps qu'ils avaient entamé ces pourparlers avec le Pape, les chefs des compagnies avaient écrit au sénéchal de Provence qu'il eût à relâcher Giannino et à lui faire restituer tout ce qu'on lui avait volé, lui signifiant qu'en cas de refus ils mettraient toute la sénéchaussée à feu et à sang.

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Cette menace produisit un effet contraire à celui qu'ils en attendaient. Le messager des routiers fut jeté en prison, et Giannino, traité plus rigoureusement qu'il ne l'avait encore été, fut isolé de tous ses partisans et privé de toute communication avec le dehors ; on intercepta sur les routes toutes les lettres qui lui furent adressées, et on prit également des mesures de précaution contre lui dans tous les ports de la Provence.

Les routiers, informés de ces événements, firent grand bruit de leur colère ; les principaux chefs se réunirent et ne parlèrent de rien moins que de conquérir par les armes le royaume de France, en commençant par marcher à l'armée des croisés, qui s assemblait à la voix du Pape et qui était encore peu nombreuse.

Pendant ce temps, si l'on en croit l'historien de Giannino, le roi Jean de Valois ne bougeait point de sa capitale et défendait à ses fils de sen éloigner. La terreur et l'indécision étaient partout ; la disparition de Giannino et la mort de son lieutenant purent seules sauver les Valois ; personne n'osa s'exposer à leur vengeance pour suivre dans leur fortune des aventuriers privés de chef.

Sur ces entrefaites, le connétable de Fienne étant arrivé à Avignon avec quatre cents cavaliers, le Pape donna le signal de la croisade et indiqua Bagnols, pour rendez-vous général.

On se mit aussitôt en marche de tous côtés, et en peu de temps un grand nombre de croisés se trouva rassemblé.

Les routiers, qui se dispersaient continuellement pour leurs courses, ne se trouvant plus en état de résister à des forces plus puissantes que les leurs, se hâtèrent de conclure la reddition des châteaux.

Les tractations aboutirent à " La Paix de Bagnols " conclue entre le Pape, Moreau de Fienne, le maréchal Arnoul d' Audrehem et les chefs des compagnies: contre 60,000 florins d'or, les routiers s'engageaient à suivre en Italie le Marquis de Montferrat en guerre contre le Vicomte de Milan.

Le Pape leur donna l'absolution de leurs péchés, et par une lettre datée du 24 mars, annonça au Roi Jean leur départ.


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