Magazine Cuisine

Pains perdus, des deux soeurs

Par Boljo
Pains perdus, des deux soeurs

Pains perdus des deux soeurs

Ces deux recettes ont deux histoires mais pourtant elles sont indissociablement liées, puisque l’une était réalisée par ma grand-tante Lucienne dite « Tata Lulu » et l’autre par ma grand-mère Alfreda dite « Tata Da » par les cousins, me semble-t-il puisque moi je l’appelais mamie. Rien qu’aux prénoms, vous vous doutez qu’elles sont toutes deux d’un autre temps, et même, d’un autre monde pour l’une d’entre elles.

Pains perdus, des deux soeurs
Juste pour le plaisir et participer à la fête des grands mères, j’adresse mon pain perdu à Coco Passions.

Le pain perdu de la première, ma grand tante était à son image, généreux, beurré, imbibé et empilé jusqu’à des hauteurs vertigineuses. Un vrai bonheur, cuisiné avec amour, son pain perdu réalisé à base de pain de mie reflétait sa personnalité. Une maîtresse femme, le verbe haut, le rire facile si vous ne l’aviez pas fâchée, son courroux et l’oeil noir qu’elle posait sur vous, si vous l’aviez contrariée, me reste autant en mémoire que son oeil malicieux et rieur lorsqu’elle racontait des histoires drôles, qu’elles sortaient du fond de sa mémoire avec une facilité déconcertante.

Toujours une pensée bien sentie, une réflexion bien placée et une anecdote sur l’un de ses innombrables petits-enfants, neveux et nièces, moi qui suis à peine fichue de me rappeler du premier mot d’aucun de mes enfants. Je ne l’ai pas vu depuis bien longtemps, âgée de 90 et quelques années, elle ne me lira, malheureusement, pas non plus.

Elle a fait des piles de pain perdu à mes enfants, tout comme à moi, et ils en gardent également le même souvenir ému.

Le pain perdu de la seconde, ma grand-mère, était tout l’inverse. Mamie minet comme l’avait surnommée la famille puisque possédant toujours un chat était disons « d’une rare économie ». La recette du pain perdu, pas perdu, prenait avec elle tout son sens.

Du vrai pain rassis, quitte à gratter un peu le moisi pour les plus vieux bouts, macérés dans du lait pendant plusieurs heures, j’ai souvenir d’un bloc très compact. Non, le lait n’était pas tourné, n’exagérons rien non plus, quoique je me souviens avoir été initiée à la technique du caillé et du petit lait, bref ! Le pain ayant bu tout le lait, elle devait bien battre un oeuf, peut-être deux mais ce n’est pas sûr, le tout pour un bon kilo de pain et saupoudrer la mixture d’un peu de sucre. Et hop, au four pour… aller savoir ! En ressortait un blog de béton totalement immangeable qui nous faisait piquer des fous rires à la table du dimanche, nous plantions les parpaings découpés avec notre fourchette sans arriver à en détacher un seul morceau et en étant bien incapable d’en avaler un seul morceau. Expérience faite, même le chien n’en voulait pas, nous avions pourtant à cette époque un chien qui aspirait tout. Je crois que ce jour là nous en avons pleuré de rire.

J’ai par contre, avec elle, feuilleté des albums de ses voyages, appris à faire du crochet (j’ai tout oublié) et fait d’interminables parties de carte avec ses copines. Si la cuisine n’était pas son fort et je n’ai pas appris avec elle, elle m’aura transmis le plaisir du jeu juste pour jouer et rire, sans tricherie et avec bonne humeur.

Pains perdus, des deux soeurs
POUR 10 TRANCHES
d’un pain de mie moelleux (sans croûte) ou de brioche

Dans un saladier, battre

  • 2 oeufs,
  • 3 c à s de sucre,
  • 1/2 gousse de vanille de Mayotte,si vous avez de la Bourbon ou de Tahiti ou de Carrouf ça ira aussi,
  • 1 c à s de rhum,
  • 15 cl de lait

Couper la croute du pain si nécessaire. Imbiber et retourner chaque tranche dans la préparation au lait. Cuire dans une poêle chaude, retourner lorsque le premier côté est doré.

  • Beurre demi-sel (ou pas, si vous n’aimez pas) pour la poêle.

Pains perdus, des deux soeurs
POUR 1 BAGUETTE

Préchauffer le four à 200° (th 6/7)

Couper en cubes

  • 1 baguette

La faire tremper dans

  • 50 cl de lait

Faire infuser 1/2 gousse de vanille, dans

  • 25 cl de lait

Dans un saladier, mélanger

  • 3 oeufs
  • 50 g de cassonade
  • 1 énorme c à s de miel
  • 20 cl de crème fleurette légère
  • 40 g de beurre fondu (1/2 sel pourquoi pas)
  • ajouter le lait infusé avec la vanille (penser à virer la gousse)

Beurrer un plat allant au four, disposer le pain, recouvrir avec le mélange.

Cuisson, 30 mn puis 10 mn à 210°.

Pains perdus, des deux soeurs

Pains perdus de grand-mère

Recettes dédiées à toutes les grands-mères ayant régalées des générations d’enfants avec des recettes simples et économiques.

  • Share this:
  • Facebook
  • Digg
  • Print
  • E-mail

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Boljo 2459 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines