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Le vin dans la revue Challenge"s", n° 317*

Par Mauss

La revue Challenge"s" est certainement, pour le monde économique français, un hebdomadaire de référence. La lecture des "news" est tout aussi intéressante que celle des articles de fonds.

On y apprend ainsi que "69 % des livres électroniques sont abandonnés au bout de 10 pages". Que "le 1% de foyers les plus aisés acquittent 37,3 % de l'impôt, alors qu'ils représentent 8,1 % des revenus déclarés".

Certes, tout cela mérite certainement des analyses plus fouillées, mais qui s'intéresse à l'économie trouve là des informations qu'on ne lit pas forcément ailleurs.

Donc, dans ce n° 317, on trouve de la page 88 à la page 94 une présentation assez complète des réussites, difficultés, engagements de fortunes faites ailleurs et maintenant investies dans le vin. François Pinault, en costume cravate, examine une grappe avec le grand Château Latour en arrière-plan, Laurent Dassault marchant fièrement dans son chai, les "classiques" Daniel et Florence Cathiard - sans cravate - à Smith, Gérard Perse si fier de sa juste réussite à Pavie, Nicole et Xavier Rolet (par ailleurs patron du Stock Exchange à Londres), l'ombrageux et à la fois bon vivant Alain Dominique Perrin à Lagrezette, et Philippe Cuvelier - un homme charmant et d'une grande modestie, ce qui est rare dans ce monde - qui réussit "alla grande" à Clos Fourtet.

On mentionne même (colonne RVF) - sans citer le GJE qui en a été le vecteur essentiel en communication - Yves Vatelot dont le Reignac a placé ses crus parmi les plus grands, et à l'aveugle. Et Olivier Decelle à Mas Amiel, et bien d'autres, comme la venue des Descours dans le Champagne Heidsieck ! Sans oublier nos amis belges - des caves privées de tout haut niveau - comme les Bonnie ou le Baron Velge à Clauzet.

Toutes ces pages montrent évidemment qu'en venant dans le vin avec de solides capitaux (understatement), on peut y gagner des galons majeurs en une ou deux décennies. 

Mais comme on l'a souvent écrit sur ce blog, cela ne suffit pas. Il faut d'abord et avant tout avoir une réelle passion pour le grand vin, y appliquer toute l'intelligence qu'on a eu dans ses précédentes affaires, savoir s'entourer de collaborateurs d'exception, et surtout travailler, travailler car les concurrents locaux ne restent toujours pas les bras croisés. Il faut savoir se battre, innover, rechercher et ouvrir les marchés neufs. Demandez à un Jean Guyon les kilomètres qu'il fait chaque année pour défendre son Rollan de By et son Haut-Condissas. Etonnez vous de voir une Catherine Péré-Vergé développer un vignoble majeur en Argentine alors qu'elle pourrait largement se satisfaire de couler de beaux jours dans l'appellation Pomerol qui se vend si bien.

Il y a chez tous ces moguls des affaires une âpreté à réussir dans ce secteur économique qui, à ce niveau, ne peut se contenter de produits médiocres. Leur orgueil est ici un atout sérieux ! Finalement, le monde du vin a cette chance assez singulière de voir venir à lui de tels investisseurs. Quelque part, cela force un certain respect.

Bien sûr, on n'oubliera jamais les petits, les quasi-inconnus, qui eux, n'ont pas ces moyens financiers et qui, pourtant, arrivent à atteindre des sommets en proposant aux amateurs des crus d'aussi belle référence. Ils n'ont qu'un infime % des moyens de ces grands noms, et pourtant ils réussissent ! Certes, eux, bénéficient souvent d'une tradition familiale vinicole, mais voilà un atout bien plus fragile que quelques millions d'euros sur de solides comptes bancaires.

Méritent ainsi tout autant notre respect les Burgaud, Bouland, Belluard, les Sandrone, les Fredi Torrès, partis de rien et au sommet de leurs appellations respectives. Et tous ces petits (en taille) domaines allemands qui commencent enfin à percer sur les marchés étrangers en offrant à petits prix, des vins simplement magnifiques. Sortons de l'hexagone, fan de zou !

Oui, le monde du vin a cette chance unique parmi toutes les productions économiques de cette planète, de susciter des passions capables de dépasser des problèmes insurmontables ailleurs. Oui, le vin n'a jamais été aussi suivi par des amateurs de plus en plus nombreux, avides d'apprendre, de déguster, de comprendre, avides de vivre avec le vin.

Alors, que nos administrations qui donnent actuellement plus une image de freins imposés bien trop souvent en dépit du bon sens, écoutent un peu mieux ce monde qui, en France, ne l'oublions pas, rapporte autant de devises que les ventes d'Airbus et surtout donnent encore à nos campagnes une image, une vie bien malmenées dans les tristounettes banlieues des grandes cités.

On est quand même en droit d'espérer un peu d'intelligence chez nos politiques, non ?

* : Le lecteur magnanime excusera ce lyrisme un peu facile, j'entends bien. On en rendra responsable un Clos des Guettes 1995 de Anne Gros.

Les autres, ma foi …!

QUELQUES IMAGES SANS RAPPORT DIRECT

Toujours penser aux générations futures qu'il faut éduquer dans le vin (ici, en Sicile). Il a bien grandi, je vous l'assure !

Que oui qu'ils veulent vite apprendre et goûter dans ce vaste empire !

Voilà qui suivre pour apprendre !

Teutonie et Alsace : des complicités évidentes ! Encore de bons prescripteurs !

Même en se cachant, on le reconnaît ! L'Italie lui doit beaucoup ! L'unique Angelo ! ©Borlant

Quelle belle image que cette Bourgogne et ce Bordeaux à ce niveau ! Eric Rousseau et Hubert De Boüard au WWS


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