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La truite, l’estragon et Bob Dylan

Par Estebe

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Bien le coucou, 

Un aveu. On entretenait depuis toujours des relations plutôt distantes avec Bob Dylan. Il nous ignorait royalement (jamais un SMS ni une carte postale). On le lui rendait bien. L’autre jour, avisant deux albums passablement célèbres du bonhomme vendus à vil prix chez le marchand, on a décidé de faire un geste. On est reparti avec Blonde on Blonde et Highway 61 Revisited sous le bras. Et on a succombé. Mieux vaut tard…

C’est quand même là une bien drôle de musique. Avec des arrangements sans génie apparent (en fait discrètement brillants), des mélodies que l’on jurerait improvisées au coin du zinc (en fait bien plus malignes et entêtantes qu’il n’y paraît) et cette voix de dindon prétentieux, qui semble nous répéter «si t’es pas content, mon pote, va donc voir ailleurs».


Et, vu qu’on est sur un blog qui s’intéresse d’ordinaire aux choses qui se mangent et boivent, on osera un parallèle entre ce Dylan de 1965 et les vins blancs du Jura. Oui. Même empilement de défauts (ou en tout cas ce que la doctrine obtuse peut considérer comme défauts); même singularité; même rogue de façade; même intemporalité.
Bref; Bob Dylan-Savagnin, même combat. Qui l’eût cru?


Que ces divagations musico-viniques ne nous empêchent pas de passer en cuisine pour se mitonner des truites à l’estragon, recette un brin niaise mais stimulante au palais, qui exige des truites (ben oui) d’environ 217 grammes, dûment vidées et ébarbées par la poissonnière, un bouquet d’estragon, un poivron (ou un paprika blanc en l’occurrence), une grosse tomate, un blanc sec, un bouquet de ciboule et un citron.

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"Truites impudiques", Nature Morte, Estèbe, 2008
Troisième prix au festival de la photo piscicole de Vierzon.


Rincez les poissons. Egouttez-les. Salez, poivrez et farcissez-les d’estragon entier.
Puis disposez-les gentiment dans un plat allant au four, avec deux décis de blanc, deux brins d’estragon haché, une giclette d’huile d’olive, une pincée de sel, deux brins de ciboule émincée, le jus d’un demi-citron. Plus la tomate et le poivron, préalablement pelés, épépinés et réduits à l’état de cubes nains. Et pourquoi pas quelques tranches de citron pour faire genre.

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Coiffez d’une feuille de papier-alu. Puis enfournez dans le four préchauffé à 200 degrés pour une petite vingtaine de minutes.


Vous l’aurez capté, gros malins et malignes, il s’agit d’engloutir les arcs-en-ciel ainsi accommodées en écoutant Ballade Of A Thin Man de Robert Allen Zimmerman, tout en sirotant un blanc jurassien altier mais girond. Pourquoi pas l’immense cuvée Sacha de ce cher Monsieur Puffeney? Hein?

Bien le bonsoir


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