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Brève de Chine

Par Mauss

Pour quiconque s'intéresse à ce vaste pays (pour ne pas dire continent), c'est l'absence totale des proportions européennes.

Dans une cité comme Xi'An (plus de 8 millions d'habitants), même en prenant conscience de cette population quasi identique au Grand Paris, on reste stupéfait par les centaines (oui, centaines, sinon milliers) de tours d'appartements dépassant les 40 étages. 

On reste pantois devant les autoroutes de 4 à 6 voies d'une propreté "zéro défaut", des permis de conduire très certainement obtenus sur des bases forcément très aléatoires vu les compréhensions des priorités, des feux tricolores, des pétrolettes imperturbables allant dans les sens inverses, piétons avec bamboutchous passant tranquillement au milieu de carrefours et autres fantaisies qui ne sont plus de mise, chez nous, depuis Napoléon 1er.

Non : juste une brève pour mentionner trois choses :

- en dehors de Beijing, Shanghaï et probablement Canton et autres cités internationales, la compréhension de l'anglais de base n'est pas chose courante, à tout le moins. On bat des bras en l'air pour faire comprendre qu'on veut aller à l'aéroport, et autre gestuelle pas toujours accueillie par un oui solide de la tête. La patience est fortement conseillée.

- on reste étonné par ce besoin pressant de l'hôtellerie de se faire payer d'avance et soyez certain qu'on bloquera des sommes sensibles sur votre carte de crédit, histoire qu'au cas où vous consommeriez plus que prévu, l'hôtel sera payé. Exemple ce matin : impossible de commencer son petit-déjeuner sans le payer cash d'avance, ce service n'ayant pas été prévu sur le crédit de votre visa. Est-ce à dire que le chinois visiteur est quelqu'un qui essaie chaque fois de rouler l'hôtellerie ? Va savoir, Charles… :-)

- mais, là un grand coup de chapeau : notre taxi pour aller du centre de Xi'An à l'aéroport (moins de € 25) a dû s'approvisionner à une station qui a chargé sa voiture avec ce que je suppose être du fréon pour la clim (alors qu'elle fonctionnait bien), car ce n'était pas pour de l'essence. Et bien, figurez vous que le patron de cette compagnie de taxi m'a téléphoné (via le Samsung du chauffeur) pour me présenter ses excuses d'avoir ainsi "pris" de notre temps de transport … alors même qu'il y a un forfait, que la voiture mette 90 ou 120 minutes suivant la circulation du moment.

Avouez que c'est là un des contrastes de ce pays, qui en connaît ainsi de multiples, comme, par exemple, le pur respect des queues aux aéroports et le style "métro parisien" pour les queues dans les pavillons abritant les extraordinaires trouvailles archéologiques de cette région des premiers empereurs ou les jeux de coude quasi sauvages dans les ascenseurs.

Bon : ce soir c'est Shanghaï, la ville d'Hervé Bizeul, et ce Bund où la France fut présente, à sa façon, pendant quelques décennies. Prendre l'apéro dans une des ces tours dominant la ville, c'est toujours un moment de grande solitude dans l'appréhension du monde telle qu'on peut l'avoir quand on est originaire du Bitcherland. (ABM vous dira où c'est).

Dernier point : quasi impossible de ne pas trouver un riesling d'Ernst Loosen dans tout restaurant proposant une liste, même très courte, de vins locaux ou étrangers. Ernst a vraiment là un ou des agents de toute première catégorie ! 

;-)


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