L’album des Beatles que George Harrison n’aimait pas écouter

À la fin des années 1960, les Beatles se séparent déjà. Bien qu’ils aient produit la musique la plus aventureuse que le rock ait jamais connue sur des albums comme Sgt Pepper, chaque membre avait commencé à prendre sa propre direction, le partenariat de John Lennon et Paul McCartney en matière d’écriture se brisant au profit de l’écriture de morceaux par chacun d’entre eux. Alors que George Harrison commençait à déployer ses ailes en tant qu’auteur-compositeur, il a admis ne plus avoir autant d’affection pour l’un de leurs plus grands projets.

Cherchant à sortir le groupe de son état d’esprit créatif, Harrison a d’abord suggéré de rencontrer le Maharishi Mahesh Yogi, et le groupe s’est rendu en Inde pour méditer. Ayant beaucoup de temps à eux, tous les membres ont commencé à écrire pendant la retraite, finissant par stocker plus de chansons qu’ils ne pouvaient en mettre sur un disque traditionnel.

Au moment où les Fab Four se sont regroupés en Angleterre, aucun membre ne voulait renoncer à ses meilleurs morceaux. Réparti sur deux disques, The White Album sera le seul double album que le groupe sortira de son vivant, présentant une multitude de styles différents selon les auteurs des chansons.

Bien que chaque membre ait sa propre façon d’interpréter les chansons, Harrison pense que la longue durée a nui à l’album, se souvenant : “Je pense que c’était une erreur de faire quatre faces parce que c’est trop gros pour que les gens puissent vraiment s’y plonger. Il y a des choses dont nous aurions pu nous passer sur l’album et le rendre plus serré, disons 14 titres ou quelque chose comme ça”.

Bien que Harrison ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de mauvais dans l’album, la valeur de relecture de l’album a rapidement diminué pour lui, expliquant : “Il n’y a rien de vraiment choquant sur l’album. Je ne pense pas qu’il y ait eu quoi que ce soit de particulièrement mauvais. Mais il était un peu lourd, et je le trouve lourd à écouter. En fait, je ne l’écoute pas moi-même. J’écoute la face 1, que j’aime beaucoup”.

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Harrison n’est pas le seul à penser que l’album aurait pu être réduit. Interrogé sur l’orientation du projet, le producteur George Martin a estimé qu’il aurait été préférable de se concentrer sur l’enregistrement d’un seul album plutôt que de l’étaler sur deux albums.

Bien que l’album comprenne une poignée des meilleurs morceaux du groupe, il n’a pas été exempt de problèmes. Pendant la production de “Back in the USSR”, les tensions sont devenues si vives entre les membres que Ringo Starr a fini par quitter la session, pensant qu’il ne jouait pas bien, jusqu’à ce qu’il reçoive un télégramme lui demandant de revenir.

Malgré son indifférence à l’égard du produit final, Harrison est chargé de maintenir la paix sur l’ensemble du disque. Lorsque le groupe était au plus bas et incapable de prendre ses chansons au sérieux, Harrison a inclus Eric Clapton sur “While My Guitar Gently Weeps”, ce qui a permis de ressouder le groupe, avec des harmonies exceptionnelles de Paul McCartney et “Slowhand”, le jeu de guitare le plus lyrique de toute la carrière de Harrison.

Malgré les critiques, l’Album Blanc reste un moment clé dans l’histoire des Beatles, mettant en valeur les capacités de chaque membre du groupe, qu’ils utiliseront à merveille dans leurs futures carrières en solo. Les Fab Four ont peut-être réussi à tenir le coup depuis qu’ils ont quitté la route, mais c’est là que toute la tension des années passées ensemble a commencé à s’insinuer dans les sessions d’enregistrement.