« Pérégriner, c’est aller librement d’un endroit à l’autre, emprunter des routes inattendues, voyager, rêver. Le pérégrin désigne, lui, le nomade, l’étranger, le vagabond, l’homme libre. »
Ceci est un extrait de la présentation des éditions Les pérégrines. Pas étonnant, donc, que Sophie Adriansen y publie aujourd’hui ce titre dans la collection Essais… Après avoir raconté dans La remplaçante son expérience de post-partum douloureux, suite à la naissance de son premier enfant, Sophie Adriansen évoque dans cet opus comment, à la naissance de leur deuxième bébé, son mari et elle ont décidé qu’elle travaillerai comme avant et qu’il deviendrai lui père au foyer. Evidemment, cela s’avère une gageure sociale, quand finalement, au sein du foyer, l’organisation coule plutôt de source. Mêlant recherches documentaires, témoignages et récits de ses expériences personnelles, Sophie Adriansen décrypte tous les avantages de cette décison et surtout combien elle peut être naturelle et envisageable, du moment que la société l’encadre convenablement et l’approuve… Connaissant à présent plutôt bien l’autrice, via ses divers écrits, j’ai pourtant appris avec cette lecture le choix que leur couple a fait. Et j’ai été très admirative que Sophie Adriansen décide de porter financièrement la charge du foyer et surtout qu’elle prenne le chemin de cette liberté là, avec toute la pression que cela suppose également. Cet essai a le mérite d’interroger les conventions, de les distordre. J’ai beaucoup réfléchi à mes propres actions en lisant cet ouvrage, à ma façon d’être une mère de jeunes enfants différente autrefois (génétiquement fatiguée et féministe), à ce texte que j’avais écrit alors, au fait que ce soit mon mari qui s’est occupé de ma fille sa première année alors que je commençais un nouveau travail, qu’il prenne depuis toujours en charge la cuisine et les courses. J’ai beaucoup pensé aussi au stade où j’en suis actuellement, au départ de mes enfants majeurs du foyer, à l’heure parfois des bilans, des reproches, au regard sur ce qui aurait peut-être pu être fait différemment, et combien la parentalité est difficile, combien on peut y trouver énormément et aussi y perdre. Une lecture dont je suis ressortie ébranlée, tant par la force de l’autrice, ses désirs et ses convictions, que par le miroir qui m’a été tendu là. Et après, je suis allée faire un test sur le partage des tâches dans le couple. Je parie que c’est ce que vous ferez vous aussi.
Editions Les Pérégrines – 15 septembre 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Dans le cadre des collaborations commerciales que je peux entretenir avec quelques éditeurs, et pour information, j’ai reçu le livre ci-dessus gratuitement, mais je ne suis pas rémunérée pour en parler.