Dans le panthéon du rock and roll, peu de figures sont aussi vénérées ou influentes que Joe Strummer. En tant que leader enflammé du groupe The Clash, Strummer est devenu de facto la voix du punk politique, combinant une énergie brute à un lyrisme réfléchi et pointu. Mais l’impact de Strummer s’est étendu au-delà des Clash. Sa vie est une tapisserie d’explorations musicales, d’activisme et d’évolution constante.
Sommaire
- Début de sa vie :
- Les 101’ers et la naissance de The Clash :
- L’ère Clash :
- Activisme politique :
- Aventures post-Clash :
- Héritage :
- Critique : Joe Strummer’s “Streetcore” – A Sonic Revival sur Dark Horse Records
- Flashback sur 2003 :
- Titre par titre :
- La “Hicks’ Touch” :
- La décision de Dark Horse Records :
Début de sa vie :
Né John Graham Mellor le 21 août 1952 à Ankara, en Turquie, d’un diplomate britannique et d’une infirmière écossaise, Strummer connaît une enfance nomade qui le mène du Caire à Mexico. Cette éducation internationale lui a insufflé un sens du monde qui se manifestera plus tard dans la musique de The Clash.
Les 101’ers et la naissance de The Clash :
Avant que le monde ne le connaisse sous le nom de Joe Strummer, Mellor faisait partie de la scène rock des pubs avec son groupe, The 101’ers. Cependant, c’est lors d’un concert fatidique en 1976, lorsque les 101’ers ont ouvert pour les Sex Pistols, que Strummer a été initié à la scène punk naissante. Il ne tarde pas à s’associer à Mick Jones, Paul Simonon et Keith Levene pour former The Clash.
L’ère Clash :
Avec leur premier album éponyme, les Clash s’imposent comme plus qu’un simple groupe punk. Des chansons comme “White Riot” et “London’s Burning” témoignent de la passion de Strummer pour les questions sociales. Mais c’est le double album “London Calling”, salué par beaucoup comme l’un des meilleurs albums de rock de tous les temps, qui a mis en évidence la polyvalence du groupe. Du rythme rockabilly de “Brand New Cadillac” à l’influence reggae de “Guns of Brixton”, Strummer et consorts ont prouvé que le punk pouvait être éclectique.
Activisme politique :
Strummer croyait fermement au pouvoir de la musique pour inspirer le changement. Ses textes abordent souvent des sujets tels que le chômage ou les conflits raciaux. En dehors de la scène, il était un fervent défenseur de diverses causes, dont la Ligue antinazie. Son dévouement à l’activisme est resté constant tout au long de sa vie, incarnant l’essence même du punk rock en tant que moyen de commentaire social et de changement.
Aventures post-Clash :
Après la dissolution de The Clash en 1986, Strummer a exploré divers projets musicaux. Il a joué avec les Pogues, puis a formé Joe Strummer & the Mescaleros, publiant des albums qui continuaient à mélanger des influences rock, reggae et musique du monde.
Héritage :
La mort prématurée de Joe Strummer en décembre 2002, à l’âge de 50 ans, a laissé un vide dans le monde de la musique. Cependant, son héritage en tant que musicien pionnier, activiste et icône culturelle reste intact. Aujourd’hui, l’influence de Strummer peut être entendue dans d’innombrables groupes, et sa philosophie consistant à utiliser la musique comme outil de changement continue d’inspirer.
Dans un monde de plus en plus cynique, la vie et l’œuvre de Joe Strummer nous rappellent le pouvoir de l’authenticité, de la passion et de la conviction que la musique peut effectivement changer le monde. Comme l’a dit un jour Strummer, “les gens peuvent changer tout ce qu’ils veulent, et cela signifie tout dans le monde”.
Critique : Joe Strummer’s “Streetcore” – A Sonic Revival sur Dark Horse Records
Alors que le monde musical est aux prises avec le paysage sonore du rock en constante évolution, certains albums ont besoin d’être redécouverts, non pas parce qu’ils ont été oubliés, mais parce que leur profondeur exige une exploration continue. Streetcore” de Joe Strummer est l’un de ces albums. La récente remasterisation par Paul Hicks, pour le très estimé “Dark Horse Records” de George Harrison, remet ce chef-d’œuvre au goût du jour.
Flashback sur 2003 :
Sorti à titre posthume après le décès prématuré de Strummer, “Streetcore” était son chant du cygne. Il ne s’agissait pas d’une simple collection de chansons ; c’était le journal intime d’un homme qui avait traversé la tempête du punk, embrassé les rythmes du monde et qui se tenait maintenant, réfléchissant, au bord du précipice du grand inconnu.
Titre par titre :
1) “Coma Girl” : Comme nous l’avons déjà mentionné, ce morceau d’ouverture est un pur symbole de Strummer – il rappelle l’époque des Clash tout en étant plus mûr. Il y a un côté festivalier, une célébration joyeuse de la vie.Le remastering de Hicks rend les guitares et le rythme contagieux encore plus vivaces. 2. “Get Down Moses” : L’expérience de Strummer avec les rythmes reggae donne un morceau qui est à la fois groovy et stimulant.La version remastérisée accentue les lignes de basse distinctes, faisant ressortir l’esprit intérieur du morceau. 3.”Long Shadow” :Cet hommage touchant, initialement destiné à Johnny Cash, résonne profondément, mettant en évidence la capacité de Strummer à mêler des mélodies country à des paroles profondes.Hicks a préservé la crudité de la voix de Joe tout en améliorant les détails de l’arrière-plan.4.”Arms Aloft” :Cette chanson qui ressemble à un hymne, avec son cri de ralliement, est encore plus émouvante dans sa forme remastérisée.L’instrumentation est plus riche, ce qui permet au morceau de s’envoler. 5.”Ramshackle Day Parade” :Un numéro contemplatif et poétique, qui peint une image vivante de la nature chaotique de la vie moderne.Le remastering rend la mélodie obsédante encore plus éthérée.6.”Redemption Song” :La reprise par Strummer du classique de Bob Marley est un clin d’œil respectueux à l’original tout en étant distinctement Joe. Cette version est plus chaleureuse, les cordes de la guitare sont plus claires et la voix de Strummer est plus sincère. 7. “All in a Day” :Un morceau plus rock et plus enjoué qui parle de saisir les moments de la vie.L’édition remastérisée renforce l’urgence et l’énergie électrique du morceau. 8. “Burnin’ Streets” : Inspiré par les attentats du 11 septembre, ce morceau est une réflexion puissante sur les événements mondiaux. Les touches de Hicks soulignent les crescendos dramatiques du morceau et l’émotion brute de la voix de Strummer. 9. “Midnight Jam” : Cet interlude instrumental, qui mélange des échantillons radio et divers instruments, ressemble à un voyage dans une ville la nuit. La piste remastérisée met en évidence des nuances précédemment éclipsées, ce qui en fait un régal sonore. 10. “Silver and Gold” : Comme nous l’avons souligné précédemment, la reprise poignante de “Before I Grow Too Old” de Bobby Charles est une fin appropriée à l’album. Grâce à la remasterisation, le morceau gagne en profondeur et en chaleur.
La “Hicks’ Touch” :
Paul Hicks, connu pour ses excellentes remasterisations du catalogue des Beatles, apporte une oreille nuancée à “Streetcore”. Ses choix sont à la fois respectueux de l’original et audacieux dans leur clarté. On a l’impression que les voiles ont été levés, chaque instrument et chaque voix de fond trouvant son propre espace. Il ne s’agit pas seulement d’un exercice technique, mais aussi d’un exercice émotionnel, qui donne aux auditeurs l’impression d’entendre “Streetcore” pour la première fois.
La décision de Dark Horse Records :
C’est une décision louable de la part de Dark Horse Records, la maison de disques de George Harrison, d’accorder ce traitement à “Streetcore”. Harrison a toujours eu l’oreille pour l’éclectisme, la profondeur et le changement. L’album de Strummer s’inscrit parfaitement dans la philosophie du label. L’emballage, ainsi que les notes de pochette plongeant dans l’état d’esprit de Strummer lors de l’enregistrement, font de cette réédition un rêve pour les collectionneurs.
“Streetcore” en 2003 était un tour de force brut et émotionnel. En 2023, sous la supervision attentive de Hicks, il renaît – aussi vital et poignant que jamais. Pour les fans d’hier et d’aujourd’hui, cette édition remastérisée n’est pas une simple réédition ; c’est une invitation à pénétrer dans l’âme de Joe Strummer, l’un des pionniers les plus intrépides du rock. Vous pouvez commander le disque en cliquant ici.