J’avais adoré ma lecture de Toutes ces vies qu’on abandonne de Virginie Ollagnier en 2008, un roman que j’avais trouvé émouvant, romanesque et lumineux. Je suis donc rentrée dans ce titre-ci avec ce souvenir, et je suis tombée sur un texte très différent, qui m’a même donné du fil à retordre, tant il m’a semblé souvent confus. La concentration s’est avérée hautement nécessaire pour poursuivre une lecture à laquelle je tenais pourtant, tant j’apprenais également beaucoup, à chaque page, sur cette période terrible et fascinante de la guerre froide… Viriginie Ollagnier a choisi la forme romanesque et donne la parole à un ancien témoin de la chute de Robert Oppenheimer. Ce personnage, dont on apprendra le rôle réel en toute fin de livre s’apprête à partir de son domicile. L’âge venant, sa fille a proposé de l’accueillir chez elle. Il possède tout un tas de cartons dont sa fille ignore l’importance et qui sont liés à l’affaire. C’est ainsi l’occasion de revenir sur la vie de Robert Oppenheimer, à partir de 1942, lorsque le général Groves le désigne pour diriger les recherches sur la création de la bombe atomique à Los Alamos. Le scientifique fait venir des collègues, ses étudiants, sur un lieu exigeant, au confort spartiate, voué au secret. Robert Oppenheimer, que ses amis appellent Oppie est aussi un intellectuel, un humaniste. Son frère est communiste, son ancienne maîtresse l’était également. Les services secrets enquêtent, le surveillent. Peu à peu, il se fait des ennemis qui élaborent un piège pour précipiter sa fin… La sortie du film de Nolan, Oppenheimer, est la raison pour laquelle je me suis décidée à sortir ce livre de ma PAL. Car j’ignorais tout de cet homme, présenté comme le père de la bombe atomique. Ne rien savoir est malheureusement un désavantage lorsque l’on commence ce titre de Virginie Ollagnier, qui part sur quelques acquis que je n’avais pas. Ensuite, lorsque j’ai réussi à raccrocher quelques wagons, et à ne plus me laisser perdre dans des flash backs insuffisamment annoncés (de mon point de vue), j’ai vraiment apprécié en savoir plus sur l’homme intime, sur ses paradoxes et sur les prémices de cette course folle à l’armement, censée nous protéger et garantir la paix. J’ai retrouvé l’écriture de Virginie Ollagnier dans la sensualité de certaines scènes, très belles. J’ai été séduite par les élans de liberté qui parcourent le livre. Et je crois que j’ai finalement aimé quand même cette aventure là.
Editions Anne Carrière – janvier 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Dans le cadre des collaborations commerciales que je peux entretenir avec quelques éditeurs, et pour information, j’ai reçu le livre ci-dessus gratuitement, mais je ne suis pas rémunérée pour en parler.