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Album - Transient Par Hearscape

Publié le 26 septembre 2023 par Concerts-Review
Album - Transient Par Hearscape

Album - Transient Par Hearscape

NoPo

J'avoue avoir été happé, par hasard ou plutôt par mon fil d'actualités (ce qui n'est pas vraiment mieux!) me proposant le clip 'Promised me'.
'Pourquoi ce clic?' m'interroge ma souris au bout du fil? Evidemment, je lui souris (facile!) : 'Une promesse?' réponds-je.
La sortie de l'album, plus tôt dans l'année, n'était pas rentré dans mon champ auditif ou visuel et pourtant...

Give me five!
Léa BERTHOUX lead vocal, keyboards
Félix ANTON guitar, backing vocals
Tristan VELARDO guitar, backing vocals
Clément PETIT-PIERRE bass guitar
Julien GIET drums

Félix et Léa forment le groupe, se connaissant depuis la fac de droit.
Ils jouissent d'une belle expérience ensemble puisqu'on trouve leurs traces live fin 2010. Un premier EP, 5 titres, en 2012, 'Indian History X' où ils chantent 'I hope' avec foi!
Ils voient plus clairs avec leur premier clip 'Vision' en Octobre 2015 puis un nouvel EP en 2016 et l'ambitieux titre 'Elusive' glisse insidieusement en 2019, affinant l'idée excitante qu'on peut se faire de la suite...
Patience et volonté conduisent aujourd'hui à leur premier album, plein de maturité.

Sur la pochette, la casse a brisé la glace dont les débris reflètent des parties de visage de chaque musicien.
Pas besoin de mercurochrome, la tendance reste au monochrome sur des plaies invisibles.

Comment définir le paysage sonore des lyonnais Hearscape?
Rock? Assurément! Métal? Pas tellement (même si on headbang parfois)! Prog? Certainement! ...Ment? Vraiment pas car leur élan vibre, tendu, vivant et captivant.
Je les rapprocherais (un peu) de Dredg, (un peu) d'Anathema mais les lyonnais, apprécient plus particulièrement 'Archive'.
La traduction de leur nom nous envoie sur une mauvaise piste; la bonne, réside dans l'association de 'Hear' et 'Escape' vers un échappatoire musical.
Courage, fuyons sur les pistes!

Hopopop, attention, on commence fort, par une chanson d'amour ' Nothing but you'.
Le piano montre, de suite, le chemin aux papillons qui nous chatouillent les entrailles.
La voix, grave et couverte, donne la profondeur aux sentiments et la gratte... porte bien son nom, son arpège cristallin venant nous réveiller la flore intestinale.
L'accord qui suit, déchirant, invite alors une grosse basse caoutchouteuse et une batterie, un poil chaotique, ce poil se redresse en chair de poule.
Frisant l'atmosphère trip-hop avec percussions électros et clavier harmonieux, ils alternent avec cet accord poignant.
Grandiose entrée en matière!

Une intro, au rythme électronique, s'évapore dans une buée au clavier. La guitare tapisse le fond brumeux de ' Timeless' que la voix inonde.
Avec un timbre soul, elle exprime des sentiments exacerbés. Les arrangements provoquent alors un effet de balancement agréable devant des frappes sèches.
Les chœurs s'y collent, épaississant l'intention et l'émotion jusqu'au dernier souffle, lâché a capella

'Promised you' Un clavier Nord Stage, au son Farfisa remarqué (la seule fois sur l'album), nous embarque dans une décapotable rouge vintage dont la marque importe peu.
La voix conduit dangereusement et vous hypnotise, proche de la syncope, ancrée dans le rythme! La guitare creuse l'effet tragique.
'You, promised me...' chargé d'émotions reçoit le soutien cinglant des choeurs. Les paroles insistent en cadence.
Soudain, les coups redoublent de violence, encouragés par la basse et mis en scène dans le clip. Le beau solo de guitare suit en tapping... forcément...
La belle Léa, en robe blanche et équipée d'un Katana, tue Bill et va enterrer... sa relation toxique.

Un arpège, en réverbération, déroule une couche nébuleuse. La voix, puissante, filtre la lumière.
' Clone' définit ton autre toi en état d'ébriété. Derrière les guitares qui lacèrent, un rythme tourmenté se développe, stabilisé par une basse solide et convexe.
Un passage, a capella avec les chœurs, jouent l'œil du cyclone, relancé de plus belle ensuite, avant de s'éteindre sur un murmure.

L'arpège introductif, à 2 guitares, sonne tristement, libérant quelques larmes. L'une des 2 se fâche, par un riff tendu et saturé, surfant sur cymbales et grosse caisse.
L'orchestration s'épaissit puis la voix dramatise. La basse gronde et une guitare gémit puis elles se groupent pour éclater.
Les roulements chamboulent, la batterie s'emporte sur un clavier tempétueux.
Un pont au synthé fait croire à l'accalmie, mais lorsque le chant reprend, les chœurs répondent en alchimie, avant le solo épique qui laboure l'âme.
' Proper eyes' bouleverse au plus haut point!

Prenons la fuite avec ' Run' où les paroles, clippées, dénoncent l'état de la planète.
Je chantais à mes enfants 'Run run run your boat gently down the stream, merily merily merily, life is like a dream'
'Run' détruit ce rêve! Rim stroke / grosse caisse en entame, la basse insiste sur un côté, austère et répétitif, juste allégé par une note timide au piano.
La voix module, avec caractère, et à l'accélération, la caisse claire remplace le cercle sous la baguette.
Dans le beau refrain mémorable, qui prend son allure de croisière, il y a des (h)ics.
Les chœurs, déjà présents, prennent l'avant-plan, en sentences, ensuite, les voix de Léa se dédoublent et se répondent.

D'entrée un nouvel arpège, en boucle, nous accueille sur ' On the ground'.
La voix s'y pose avec délicatesse. La progression des chœurs, en ricochet, apporte une puissance croissante. La guitare prend un air laser.
La cassure, sur des rythmes électroniques parsemés de vocaux, tout autant électroniques, propulse la composition dans la modernité, le tout baigné dans un ostinato aux claviers finissant dans une boite à musique.

' Hurting night' s'ouvre sous une petite pluie de notes au piano avant le chant, à bout de cordes plaintives, souligné d'abord au loin, puis au plus près, par des vocaux masculins.
L'importance des chœurs harmonieux, hyper travaillés et variés, culmine dans ce morceau qui maintient la délicatesse d'une orchestration dépouillée.

' Featuring soul' débute par un duo guitare piano, au son quasi floydien.
Le chant, partiellement en français, révèle tout le talent de Léa, capable de cette profondeur soul dans le titre et tout autant capable de casser du grain.
A mi-morceau, l'instrumentation explose dans un orage plein d'éclairs de guitares et de grondements rythmiques.
Les sanglots de la six cordes prolongent la profondeur d'âme.

Le disque nous abandonne sur des frissons presque convulsifs, une sensation addictive avec une envie irrépressible d'y retourner.
Un groupe d'une grande cohésion, qui s'est forgé un son et une personnalité singulière avec sincérité.
A découvrir absolument!
1-Nothing but you
2-Timeless
3-Promised you
4-Clone
5-Proper eyes
6-Run
7-On the ground
8-Hurting night
9-Featuring soul
The album has been produced and recorded by Tim Swistek and Henri Barbeau at l'Assemblage in the cognac vines of western France.

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