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Programme de haute saison et histoire de cons

Publié le 19 août 2008 par François Monti

Après des vacances variées et bien sûr trop courtes, revoilà Fausto, qui espère bien reprendre à un rythme plus soutenu que celui de mise ces quelques derniers mois. On vient tout juste de rentrer dans la période du grand ridicule éditorial dont, cette année, j’ai l’impression qu’il est plus difficile de sauver quelque chose qu’en 2007, en ce qui concerne les titres dont j’ai entendu parler. Voici tout de même ma petite sélection de livres que j’ai bien envie de lire, n’hésitez pas à m’en souffler d’autres…
En littérature française, je ne vois pour le moment que « Lacrimosa », le nouveau Jauffret et « Zone » de Mathias Énard (sorti la semaine dernière), qui m’a été recommandé par plusieurs personnes déjà.
Pour ce qui des traductions d’œuvres étrangères en français, le poids lourd de cette rentrée est indiscutablement « Contre-jour » de Thomas Pynchon. Notons que Inculte et le Lot49 proposeront « Face à Pynchon », un livre tout entier consacré au Pynch’ alors qu’en septembre, c’est la toute nouvelle revue Cyclocosmia qui lui offrira un beau dossier – auquel j’ai eu le bonheur de participer. Pour la seconde année de suite, Vollmann débarque chez Actes Sud avec, cette fois-ci, un essai, « Pourquoui êtes-vous pauvre ? ». J’en avais déjà parlé l’an passé. Toujours rayon US, on attend « La confrérie des mutilés » de Brian Evenson ainsi que – et peut-être surtout – les première traductions vraiment littéraires des aventures twainesques de Huck Finn et Tom Sawyer. Merci qui ? Tristram et Bernard Hoepffner. Côté hispanique, c’est le retour, deux ans après « Mantra », de Rodrigo Fresán avec « La vitesse des choses », dont je vous parlerai, si tout va bien, dans quelques jours. On peut aussi regarder vers la Chine et Ma Jian pour son « Beijing Coma ». Du côté des petits éditeurs et au-delà de Tristram, le catalogue des Allusifs est toujours un must, c’est pourquoi on jettera un œil attentif à « La nudité des femmes » de Wlodzimierz Odojewski et « Honte et dignité » de Dag Solstad. On croisera aussi les doigts pour que « Là où vous ne serez pas » de Horacio Castellanos Moya soit bien meilleur que le catastrophique « Bal des vipères » de l’an passé. Enfin, la grande surprise pourrait peut-être bien venir de chez Quidam avec « Rome, regards », de Rolf Dieter Brinkmann, souvent considéré comme « beat » allemand et plus connu (ermm) pour sa poésie que sa prose : les extraits lus avaient l’air très alléchants.
Dans le monde anglo-saxon, on est épargné par le syndrome rentrée, mais dans les semaines qui viennent, il convient tout de même de noter quelques livres. Chris Adrian, le brillant auteur de « Children hospital », publie un recueil de nouvelles, « A better angel ». Côté roman, c’est le grand (et inattendu) retour de Evan « The lost scrapbook » Dara avec « The easy chain ». Après son remarqué (et peut-être top ouvertement pynchonien) « Spaceman Blues », Brian Francis Slattery propose « Liberation : being the adventures of the slick six after the collapse of the United States of America », alors que Aleksandar Hemon publie « The Lazarus project ». Et devinez qui débarque, à 78 ans, avec neuf histories interconnectées? Oui, oui, c’est John Barth. Le livre s’appelle « The development ». Tant qu’on en est à parler des vétérans, Dalkey Archive a la très bonne idée de rééditer « Log of the S.S. the Mrs. Unguentine » de Stanley Crawford. On termine au Royaume-Uni avec Martin Amis et « The pregnant widow » qu’on ose espérer au moins aussi bon que « House of meetings ».
Ce qui suit n’a rien à voir avec ce qui précède mais je n’avais aucune envie de consacrer un post entier à cette conséquence du machin ridicule qui agite pourtant ce qui reste d’intellectuels en France : sur le site du Nouvel Obs’, on propose, et ce chaque jour, un dessin en soutien à Siné et « pour la liberté des caricaturistes et pour la liberté de la presse ». Ah ah. C’était à prévoir, mais je ne l’avais pas prévu… Con que je suis. Liberté des caricaturistes… Liberté de la presse… Le dit Siné annonçait à la mi-juillet qu’il allait porter plainte contre le même Nouvel Obs. Liberté de quoi, déjà ? Val-Siné et le ramdam subséquent, c’est une superbe histoire de beauf. On ne va pas perdre son temps à rappeler cette histoire débile mêlant un crétin pas drôle, un journal mort et pitoyable depuis un bail et un patron de presse très oui-oui et très insignifiant. Que les ignorants le restent : l’histoire n’en vaut franchement pas la peine.


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