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Rencontre cinéma : LOU DE LAÂGE pour le film Coup de chance

Par Filou49 @blog_bazart
vendredi 29 septembre

 Lou de Laâge, révélée par Thomas Bardinet dans « Nino », et vue depuis chez  Anne Fontaine, Mélanie Laurent , ou encore récemment dans le Tourbillon de la vie   tient le premier rôle du dernier fiilm de Woody Allen "Coup de chance" sorti mercredi dernier .

Celui de Fanny, jeune et belle Parisienne, mariée à un homme riche et possessif. Sitôt la rencontre fortuite de Paul, amoureux d’elle depuis l’adolescence et perdu de vue depuis le lycée, son cœur chavire.

Un personnage  féminin central  qui a évidemment ravi la jeune comédienne, rencontrée à l'Institut Lumière en même temps que son réalisateur début septembre et qui a pu longuement s'épancher sur cette rencontre cinéma exceptionnel dans son parcours de comédienne :  

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WOODY ALLEN

 « J’ai grandi avec le cinéma de Woody Allen et c’est un cinéaste qui a toujours existé dans mon imaginaire depuis que je suis adolescente. Quand on se penche sur sa filmographie, on voit son évolution en tant que réalisateur, en tant qu’acteur et en tant qu’être humain. »

 « Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour on me proposerait de participer à un film de Woody Allen. S’ancrer à un moment du parcours de cet homme me semblait incroyable. Cela a réveillé une part d’enfance en moi. Quand j’ai reçu le scénario, celui-ci était accompagné d’un mot où Woody me disait qu’il me proposait le rôle, mais que s’il ne me plaisait pas, il me suffisait de le dire. Il y avait là une élégance rare. »

LE SCÉNARIO

« Je savais que Woody Allen était un cinéaste qui proposait des rôles majeurs à des actrices. Je n’ai pas été déçue. C’était une chance d’avoir un scénario qui mêlait la profondeur à la légèreté, avec quelque chose de désabusé. »

« Surtout, le scénario était très bien écrit. Je l’ai lu sans me poser la moindre question, comme on lit un roman. Il y a souvent des ventres mous et des passages laborieux dans les scripts, mais là, on sentait que l’auteur avait une grande expérience. L’écriture était très aboutie. Je n’ai pas eu besoin de me raconter des choses sur le parcours de mon personnage car on comprenait que cette jeune femme a tendance à plonger dans ce que la vie lui propose. »

LE PERSONNAGE

« Fanny est une jeune femme qui peut être fragile et peu sûre d’elle et qui, à un moment de sa vie, a eu besoin d’avoir un appui solide : elle est donc allée vers Jean. Je pense qu’elle est vraiment tombée amoureuse de lui, de tout ce qu’il représentait, même si elle s’est peut-être voilé la face.

Mais je ne crois pas qu’elle ait épousé Jean par arrivisme car elle est très attachée à ses envies. En outre, Jean a su lui cacher certains traits de sa personnalité. On met du temps à se rendre compte de qui on a en face de soi. C’est aussi ce que raconte le film : on ne connaît jamais totalement les gens avec qui on vit. »

« Quand sa mère se met à soupçonner Jean, Fanny ne peut pas s’imaginer que l’homme avec qui elle vit et dort tous les soirs puisse être capable d’une chose pareille. Elle est tellement en proie à sa propre culpabilité – elle s’en veut tellement de tout ce qu’elle a provoqué – qu’elle ne peut pas remettre l’autre en question. »

UNE RENCONTRE DÉCISIVE

« En rencontrant Alain, elle se laisse submerger par ses désirs. Elle balance alors entre sa raison et ses désirs profonds, comme lorsqu’on dialogue avec soi-même pour se trouver, sauf que Fanny est quelqu’un qui s’égare un peu. »

« Grâce à Alain, Fanny se réveille et comprend qu’elle est dans une vie qui ne lui correspond pas : elle est dans une prison dorée, même si, objectivement, elle n’a pas à se plaindre. Sa rencontre avec Alain lui permet d’ouvrir les yeux et d’arrêter de se mentir à elle-même. Elle se rapproche d’une part d’elle-même qu’elle avait mise de côté.

Alain est un être qui doute, qui s’interroge, qui aime la poésie, qui aime philosopher, alors que Jean est très cartésien : quand il prend une décision, il ne regarde pas en arrière. Fanny est à mi-chemin entre ces deux personnalités, entre l’un qui croit à la chance et l’autre qui pense pouvoir provoquer le hasard. »

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LE RAPPORT À LA MÈRE

 « Fanny et sa mère s’aiment et se respectent profondément, mais ce sont deux personnalités qui n’ont pas les mêmes rêves. Sa mère a toujours rêvé d’accéder à la haute société et d’avoir de l’argent, alors que Fanny se rend compte des limites de ce monde. Elles ont une belle relation avec des embûches et des travers qu’impliquent l’amour et le lien familial. »

 UN TOURNAGE DOUX ET JOYEUX

 « Dès le départ, Woody Allen m’a dit qu’il me faisait confiance et que si j’avais besoin de modifier le texte ou de changer de costume, je pouvais me sentir libre de le faire. Parfois, un tournage peut vous entraîner dans des zones sombres, mais ce n’était pas le cas de ce film. Je n’ai pas terminé le tournage épuisée, ce qui est très rare. »

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 « C’était un tournage très doux, sans rapport de force, où les relations étaient simples. J’avais déjà tourné avec Niels [Schneider], si bien que je savais que cela allait bien se passer, et on s’est très bien entendus avec Melvil [Poupaud] et Valérie [Lemercier] que je ne connaissais pas du tout. Qu’il s’agisse de Woody Allen ou de Vittorio Storaro, ils n’ont plus rien à prouver et ils font les films qu’ils ont envie de faire, avec un détachement qui crée une ambiance de tournage très saine. Cela se répercutait sur nos rapports entre acteurs. » 

Propos recueillis lors de la rencontre à l'Institut Lumière et ou extrait du dossier de presse du film 

Merci à Metropolitan film, l'institut Lumière et Fabrice Schiff pour les photos 


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