Réponse à michel onfray : abaya non civilisationnelle

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Michel Onfray est possédé par le syndrome de croyance obsessionnelle persistante, ou Sycrobsper. Je décris ce symptôme dans mon essai, le Sycrobsper et les intellectuels. Je vous invite, vivement, à vous le procurer, j’y décris comment les obsessions d’une élite peuvent influencer le destin. Votre regard sur l’intelligentsia changera.

Onfray un obsédé du choc des civilisations

L’obsession majeure de ce philosophe lui a été transmise par le livre de Samuel Huntington, le choc des civilisations. Dans mon essai, la fabrique du choc des civilisations, je démonte tous les arguments de ce penseur. De plus, avec le recul, nous le savons parfaitement, ce choc des civilisations supposé entre Occident et Musulmans n’a pas eu lieu.

En fait, ce à quoi nous assistons est le contraire de choc. C’est l’éviction civilisationnelle du monde Musulman qui se détache progressivement de l’Occident. La responsabilité en incombe, principalement, à l’arrogance d’intellectuels tels que Onfray, Zemmour, Houellebecq, mais pareillement, à la transfiguration que subit le monde occidental. L’un de mes essais porte sur ce sujet, justement.[1]

Créer, coute que coute, le choc civilisationnel

Puisque Samuel Huntington s’est trompé, puisque le choc des civilisations entre Musulmans et Occident n’a pas eu lieu, la possession de Michel Onfray, et de ses amis, consiste en le créer eux-mêmes. Mais, d’une manière sournoise sous forme de respectabilité. Je reviendrai sur ce sujet.

Tous faits divers, aussi futiles fussent-ils, sont pour lui l’occasion d’évoquer, encore et encore, ce fameux choc. Incurable, il affirme que le port de l’Abaya par quelques dizaines de jeunes filles représente une manifestation d’affrontement civilisationnel.

Il affirme que l’Abaya n’est pas un signe religieux, mais de civilisation.

Onfray qui n’a jamais rencontré d’intellectuels musulmans en dehors de ceux acquis à sa cause ; qui n’a certainement pas rencontré ces jeunes filles ; et je doute fort qu’il ait visité un pays musulman. Pourtant, se permet des affirmations dangereuses. Je ne saurais dire sur quels principes socioculturels ; théologiques, humains, il justifie ses propos.

Aussi, en réponse à ses déclarations, je vous apporte quelques explications sur l’Abaya. Je n’aborde pas la légitimité de son interdiction qui est du ressort de la France et d’elle seule.

Quelques remarques concernant le port de l’Abaya en général

• L’Abaya, dans sa signification actuelle, ne possède aucun lien avec l’habit ancestral des Bédouines. Arabes ou non ; musulmanes ou non.
• L’Abaya, dans sa conception, actuelle est apparue, essentiellement, en Arabie Saoudite. Si, effectivement on la porta au Maghreb, ce fut de façon limitée et temporaire.
• L’Abaya n’est pas civilisationnelle. Les jeunes filles, en France, la portent pour diverses raisons : effet de mode ; se démarquer des autres jeunes filles ; résistance à la dépravation des mœurs[2] ; en qu’habit de décence[3] ; en tant que nouveau symbole religieux.

On pourrait inclure d’autres raisons globales qui poussent des femmes à porter cet habit :

1 En tant que vêtement pour se distinguer des autres.

2 En tant qu’imitation des femmes du Moyen-Orient. Arabie Saoudite, Qatar.

3 En tant que parure d’élégance. Il existe des Abayas coûteuses, sophistiquées, avec des dorures.

4 En tant que symbole érotique. Il y a dans le port de l’Abaya, chez certaines femmes, beaucoup de sensualité.

5 En tant que symbole de jeunesse. Des actrices égyptiennes, arrivées à un certain âge, et malgré une vie dissipée, revêtent le Hijab accompagné ou non de l’Abaya. Leur message est, malgré mes 60 ans, je cache mon corps encore désirable.

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Finalement

Les raisons qui poussent des femmes, jeunes ou non, à porter cet habit sont les mêmes que chez toutes les femmes à travers ce monde. Élégance, désir de séduction, envie d’être différentes.

Même si certaines voulaient le porter comme symbole religieux, elles seraient largement minoritaires dans la mesure où cet habit n’est pas compatible avec une vision religieuse.

 Je vous propose d’observer comment sont habillées les dames issues des familles bourgeoises de France. Si ce n’est pas l’Abaya, c’est son substitutif.

Michel Onfray se trompe d’époque, de méthode, de cible. Son obsession pour le choc des civilisations le mène à occulter, intentionnellement, les problèmes des jeunes, des adolescentes, du harcèlement scolaire…  Il est vrai, il n’y a pas d’argent à glaner autour de ces thèmes.

 Note :

1 Effectivement, il y a plusieurs années, l’Abaya est apparue dans les pays du Maghreb. Mais, ce ne fut pas pour une raison religieuse. Loin de là. On la porta pour aller dans des soirées dans un but essentiel de se distinguer. Cependant, cet habit fut abandonné, il fut remplacé par l’habit traditionnel, telle que la jellaba.

2 En Arabie Saoudite, vous trouverez des Abayas à prix modique, quelques dollars, en même temps, des magasins de luxe exposent des Abayas pouvant coûter plusieurs milliers d’euros. Elles sont faites dans des tissus précieux, portent des dorures, cousues par de grands couturiers. Nous sommes dans l’élégance et les apparats.

3Mmême si elle n’est pas obligatoire pour elles, en Arabie Saoudite, la majorité des femmes occidentales la portent tout en gardant leurs coiffures découvertes. Si, pour certaines son port est pour respecter les traditions du pays, pour l’immense majorité, c’est bien dans un but d’élégance.

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[1] Transfiguration de l’humain en occident. La naissance de la monade

[2] Dépravation de mœurs par rapport à l’hypersexualisation des adolescentes

[3] Je vous invite à observer comment sont habillés les femmes de la classe bourgeoise. Ce n’est pas l’Abaya, mais son substitut.