Critique- Une femme sur le toit : changer de vie ou mourir

lundi 16 octobre

Mirka est au bout de sa vie, un mari qui ne la regarde plus-, mais en même temps l'a-t-il un jour regardée pour autre chose que l'intendance?  Un fils en partance, et la triste impression d'avoir beaucoup donné pour ne rien recevoir. Il faut dire que la société  polonaise n'a jamais  été tendre avec les femmes. Mirka, proche de la retraite, doit changer de vie pour enfin vivre. Changer de vie ou mourir. Réalisme cru, lumière et décor froid, la caméra d'Anna Jadowska accompagne Mirka dans son triste quotidien, un concentré d'enfermement psychologique, résultat de longues années de patriarcat. 
Au premier abord, Une femme sur le toit est une étude de personnage qui explore le mal-être que peuvent ressentir ceux qui entrent dans leurs vieux jours et suggère ce que ressentent les gens qui souffrent d’une dépression non traitée,  Mirka la femme sur le toit, esseulée et perdue devient toutes les femmes.  Ce film féministe, social et politique est porté avec grace et courage par Dorota Pomykala, une actrice inspirée et inspirante. Proche du cinéma de Chantal Akerman ou des frères Dardenne, on est obligés d'avertir que " Une femme sur le toit" est une œuvre  exigeante  pour cinéphile  exigeant. Un peu trop radical et austère pour émouvoir en profondeur, mais le geste cinématographique a le mérite d'exister face aux mastondontes de Besson, Olivier Baroux, Marvel et consorts.  

Au cinéma le 18 octobre 2023

Une femme sur le toit

 un film de Anna Jadowska