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L’aliénation de la pensée sous la démocratie en occident

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
L’ALIÉNATION DE LA PENSÉE SOUS LA DÉMOCRATIE EN OCCIDENT

Dans cet article, je vous décris les différents aspects de l’aliénation de la pensée selon les régimes politiques. Il s’agit d’une approche fortement didactique. Il est important de comprendre que les démocraties peuvent constituer une tyrannie que j’essaye de décrire au mieux ici.

SOUS LA MONARCHIE DE DROIT DIVIN

Il serait hasardeux de penser que la violence tyrannique était le privilège des princes et des monarques. Dans l’ancien régime, en France, les rois tenaient leur pouvoir du droit divin. C’était ce même droit, issu de la religion, qui, en fin de compte, freinait leur puissance. Le droit divin s’imposait tant au monarque qu’au citoyen. La Volonté divine instituait, en quelque sorte, une constitution tacite qui liait peuple et souverain.

Le monarque ne cherchait pas à briser les corps des rebelles pour son propre pouvoir, puisqu’il le possède déjà par sa simple naissance. Le monarque cherchait souvent à préserver le sacré et les traditions.

LA VIOLENCE DANS LES RÉPUBLIQUES TYRANNIQUES

C’est dans les Républiques tyranniques que les persécutions du corps trouvent leur plus violente expression. Le président de la République despote ne peut s’appuyer sur aucun fondement légitime en dehors de sa force ; ni sur aucune entente de son peuple. Il cherche, avant tout, à préserver, par tous les moyens, la puissance de sa fonction.

Dans cette tyrannie, il y a une volonté de niveler les individus par la violence. Les hommes deviennent ainsi égaux face à cette vérité du tyran qui s’impose à tous, faibles ou puissants ; riches ou pauvres. Vous êtes libres de penser ce que bon vous semble, à condition de ne pas l’exprimer. Dans les tyrannies, les choses ont au moins l’avantage d’être claires, le silence ou le châtiment.

Puisqu’il est le seul maître à bord, il règne en solitaire. Il n’a point d’amis, il se méfie de tout. Tous à ses yeux sont des ennemis, malheur à celui qui conteste son autorité. Il ne peut que frapper directement son corps et ne peut détruire ses idées, qui, elles, continuent d’évoluer et de marquer les esprits.

Si, par malheur, vous osez défier le despote par la parole, la main de la répression s’abattra sur vous. Ceux, qui, dans un ultime courage, osent défier le dictateur, subissent le martyre du corps. On peut les enfermer, on peut les torturer, mais leur esprit demeure libre. Si l’on brise le corps, on ne saurait briser les hommes pensants qui entrent dans les légendes. Ils deviennent la représentation même du martyre que l’on se transmet, à bas bruit, de personne à personne.

L’ALIÉNATION DES ESPRITS EN DÉMOCRATIE

Dans les démocraties occidentales, il n’y a point de brutalité du corps. S’il n’y a pas de nivellement par la violence, il y a une uniformisation de la pensée. Vous êtes libres de penser, mais, c’est la démocratie qui décide de comment vous devriez penser. Les récalcitrants, les rebelles, ceux qui pensent différemment, deviennent les ennemis de toute la république.

En effet, la république tient sa légalité du fait même de la volonté populaire. C’est-à-dire de la légitimité des urnes. La pensée des récalcitrants devient, fatalement, une pensée ennemie dirigée contre toute la nation et tous les citoyens.

Si on ne peut détruire le corps, on détruit l’essence même de la pensée. Le rebelle devient le paria de tous les hommes. Il ne saurait devenir ce martyr dont les hommes chanteront les louanges. Il est montré du doigt, on ne le fréquente plus, toutes les portes se ferment devant lui. Et rien n’est plus destructeur pour lui, que de renoncer à sa pensée, même dans sa stricte intimité.

Craignant d’être banni par ses pairs, il garde pour lui sa philosophie. Il redoute tout, même ses proches. Il finit par se résigner et penser comme tous les autres. L’esprit même de la pensée libre se trouve ainsi anéanti.

Extrait de la démocratie en Amérique de Tocqueville

« En Amérique, la majorité trace un cercle formidable autour de la pensée. Au-dedans de ces limites, l’écrivain est libre ; mais malheur à lui s’il ose en sortir. Ce n’est pas qu’il ait à craindre un autodafé, mais il est en butte à des dégoûts de tous genres et à des persécutions de tous les jours. La carrière politique lui est fermée : il a offensé la seule puissance qui ait la faculté de l’ouvrir. On lui refuse tout, jusqu’à la gloire. Avant de publier ses opinions, il croyait avoir des partisans ; il lui semble qu’il n’en a plus, maintenant qu’il s’est découvert à tous ; car ceux qui le blâment s’expriment hautement, et ceux qui pensent comme lui, sans avoir son courage, se taisent et s’éloignent. Il cède, il plie enfin sous l’effort de chaque jour, et rentre dans le silence, comme s’il éprouvait des remords d’avoir dit vrai. »

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