Proust, roman familial, de Laure Murat (éd. Robert Laffont)

Pour accepter de lire ce livre de Laure Murat, je devais me souvenir de lectures précédentes. J’ai en effet peu de goût pour la noblesse, qu’elle soit celle qui courtisait les rois ou celle qui suivait Napoléon. Que Laure Murat éprouve le besoin de raconter les soirées « chez les Murat », même avec « ce petit journaliste (…) en bout de table », me semblait a priori une exhibition sans intérêt. Mais il se passe autre chose. « Ce qui définit le château, écrit-elle à propos de celui du duc de Luynes, à Luynes, c’est l’autarcie ». Et l’immobilité. Je ne dirai pas de ma lecture de son livre, comme elle peut le faire de sa lecture de La recherche du temps perdu, que cela aura changé ma vie, et je ne sors par de son « roman familial » avec plus d’envie de lire Proust qu’auparavant. Pourtant, ce qu’elle en écrit, je peux l’éprouver aussi : la littérature ouvre « un espace imaginaire (…) qui n’a pas de propriétaire » et qui, sans doute, peut sauver.

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