Vendredi, je vois sur un trottoir un bout de papier dont l’aspect me fait penser à un fantôme. Le même jour, quelques heures plus tard, ayant assisté à une rencontre avec deux poètes tchèques dans une salle de L’Ours et la Vieille Grille, à Paris, je découvre, dans un recueil de Radek Fridrich, publié par la Revue K, ce poème :
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LE FANTÔME
Si tu le vois, frémis !
Frémis tout ensemble
comme une forêt de trembles
Démis, frémis
de croiser un fantôme
sans visage.
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J’évoquais un hibou hier. Dans le même recueil de Radek Fridrich, il y a une chouette :
CHOUETTE
Messagère de mort !
La nuit tu cliquettes du bec
contre la vitre
et regardes au-dedans
d’un oeil perçant celui
qui doit mourir.
Ces poèmes ont été traduits par Erika Abrams et sont accompagnés de pastels originaux de Pierre Alechinsky.