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L’épaisseur d’un cheveu – Claire Berest

Publié le 30 octobre 2023 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

J’ai découvert la plume de Claire Berest avec « Rien n’est noir » (dont je vous parlais ici) et qui fût un énorme coup de cœur personnel. Je n’ai donc pas hésité une seconde lorsque je suis tombée sur « L’épaisseur d’un cheveu » en librairie ; d’autant que le sujet abordé m’intéressait particulièrement (en grande fan de podcasts criminels que je suis). 

« L’épaisseur d’un cheveu » évoque, en effet, le passage à l’acte meurtrier d’un homme, que rien ne prédisposait pourtant à un tel crime, à l’encontre de sa compagne. 

Une incursion dans la psychologie d’un homme banal qui sombre, que j’ai trouvé prenante. 

Le livre : « L’épaisseur d’un cheveu » (ici)

L’épaisseur d’un cheveu – Claire Berest

Crédit photo : L&T

L’auteure : Claire Berest est une écrivaine française, arrière-petite-fille du célèbre peintre Francis Picabia. Elle a d’abord exercé en tant que professeure de français, puis s’est consacrée rapidement à l’écriture avec « Enfants perdus », une enquête se déroulant à la Brigade des mineurs. Depuis, elle a publié plusieurs romans dont « Rien n’est noir », « Artifices » et « L’épaisseur d’un cheveu ».

Le résumé : « Etienne est correcteur dans l’édition. Avec sa femme Vive, délicieusement fantasque, ils forment depuis dix ans un couple solide et amoureux. Parisiens éclairés qui vont de vernissage en concert classique, ils sont l’un pour l’autre ce que chacun cherchait depuis longtemps. Mais quelque chose va faire dérailler cette parfaite partition. Ce sera aussi infime que l’épaisseur d’un cheveu, aussi violent qu’un cyclone qui ravage tout sur son passage. Implacable trajectoire tragique, L’Épaisseur d’un cheveu ausculte notre part d’ombre. Claire Berest met en place un compte-à-rebours avec l’extrême précision qu’on lui connaît pour se livrer à la fascinante autopsie d’un homme en route vers la folie ».

Mon avis : « L’épaisseur d’un cheveu » se lit très vite, tant par son format que par le sujet qui y est abordé. Si on connaît immédiatement le sombre aboutissement de l’histoire, c’est le chemin pris par Etienne pour en arriver là qui nous intrigue. Comment un homme tranquille, bien rangé, en couple avec la femme qu’il aime depuis 10 ans peut si rapidement et brutalement basculer ? 

Et bien cela tient bien souvent à trois fois rien, à l’épaisseur d’un cheveu…

Claire Berest nous amène tout doucement dans l’intimité d’un couple qui, à première vue, semble parfaitement se porter. Mais, petit à petit, le focus est fait sur le vers presque invisible qui pourri la pomme jusqu’au point de non-retour. 

Etienne se révèle au fil des chapitres de plus en plus psychorigide, égocentrée, en quête de reconnaissance perpétuelle. Blessé par des petits riens qui l’ont fait se sentir insignifiant toute sa vie, il s’accroche de toutes ses forces au cocon qu’il s’est créé avec sa compagne, Violette surnommée Vive. 

Cocon qui, on le comprend, ressemble plus à une prison dorée pour elle. Et alors que Vive tente de se libérer de cette routine – plus si bien huilée – qui la meurtrie, on assiste à la bascule d’Etienne. La pression monte, monte, jusqu’au fatidique point final.

La fin du livre est d’ailleurs assez brutale, métaphore de la fin de Vive elle-même probablement.

Je dois avouer que le style de Claire Berest m’a moins plu dans ce livre que dans « Rien n’est noir » car il est ici un peu emprunté, presque trop recherché. Mais, ce faisant, il s’adapte à la personnalité d’Etienne et participe, en quelque sorte, à nous imprégner encore plus dans son état d’esprit. 

Sans être un gros coup de cœur, j’ai beaucoup apprécié cette lecture qui illustre bien la terrifiante expression « la banalité du mal », ce qui est d’autant plus frappant compte tenu de l’actualité puisqu’on recense déjà 101 féminicides en France rien que pour 2023…

Ce livre vous donne envie ? Vous connaissez Claire Berest ? 


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