Éléments prometteurs de l’ère shoegaze de la fin du siècle dernier, les Drop Nineteens explosèrent en plein vol en l’an 1995 après avoir sorti seulement deux albums. Hard Light reprend aujourd’hui le travail laissé en plan il y a trente ans en faisant abstraction des secousses telluriques qui ont transformé depuis lors la planète musique.
Retrouver sa place parmi les légendes de l’indie-rock des années 90 sera un défi difficile à relever pour les quinquas de Boston après une éternité d’absence. Mais l’intérêt de ce troisième opus est ailleurs, dans la résurgence de ce noisy-rock divin entrevu autrefois sur le mythique Delaware. Dès les premières notes du langoureux Hard Light le combo du Massachusetts s’emploie à recréer cette ambiance antédiluvienne. Les sonorités rocailleuses enrobent ensuite les jolies mélodies de Scapa Flow et de Gal. Le tempo monte d’un cran sur le post-punk addictif de Tarantula. Greg Ackell laisse place à la voix suave de Paula Kelley sur les boucles bruitistes de The Price Was High. Another One Another explore encore la ferveur rock, mais la seconde partie de l’album se fait toutefois plus douce avec la pop de Lookout ou la folk-music céleste de Policeman Getting Lost. Le quintette ponctue son retour en beauté avec le crescendo volcanique du sublime T.
Les Drop Nineteens étaient tombés depuis de nombreux lustres dans les oubliettes du temps, mais il semblerait qu’avec l’excellent Hard Light le phénix renaisse enfin de ses cendres.
(8,5)
De qui parle-t-on ? :
Groupe Américain, actif dans un premier temps de 1990 à 1995, puis reformé depuis 2022, emmené par le guitariste et chanteur Greg Ackell, accompagné de la guitariste et vocaliste Paula Kelley et des musiciens Steve Zimmerman, Motohiro Yasue et Pete Koeplin.
De quoi parle-t-on ? :
Shoegazing dans la plus pure tradition du début des années 90.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
Une intensité rock indéniable, mais, à part quelques exceptions, dans un rythme plutôt downtempo.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Le sens inné de la mélodie est certes présent, mais souvent bien caché derrière un rideau de bruit.
Audience :
- J’ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
Un brin trop bruyant pour la majeure partie de mon entourage.