« Nous sommes des marins, des marins italiens, nous avons 2 000 ans de civilisation derrière nous et nous agissons en conséquence »
Écrit par Edoardo De Angelis avec Sandro Veronesi, Comandante, roman paru chez Grasset, qui est aussi un film présenté lors de la dernière Monstra, plonge le public dans le récit de l’histoire authentique du commandant Salvatore Todaro qui a sauvé la vie des marins qui ont survécu au naufrage du navire marchand ennemi, mettant par cet acte de bravoure en péril la sécurité de son sous-marin et de ses hommes.
Dans l’époque contemporaine où l’individualisme semble devenir la règle, les thématiques abordées dans ce roman souligne l’importance de l’entraide, du soutien inconditionnel, quelles que soient les circonstances, de la fraternité, voire de la fraternisation.
Empreint d’une atmosphère sombre, anxiogène et claustrophobe, Comandant souligne que ce sont les hommes qui font les guerres et que leur propre humanité peut changer le cours de l’histoire.
En faisant remonter à la surface son sous-marin, Salvatore Todaro est devenu le symbole de la noblesse d’esprit et de la désobéissance humaniste qui priment sur les ordres reçus au cœur d’un féroce conflit.
Veronesi reconstitue heure après heure cet épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, illuminé par le portrait d’un commandant très singulier, ce fait de guerre historique, relatant l’incroyable sauvetage en mer ordonné par un officier sous-marinier exemplaire, permet à ce récit percutant de rappeler le devoir sacré de tout marin.
Un livre qui se lit comme un pamphlet romanesque en réaction à la politique de fermeture des ports de Matteo Salvini et à la gestion tragique des vagues migratoires.
Tout écho avec ce qui se passe aujourd'hui en Méditerranée n'est pas purement fortuit....