
En 13 jours je vous ai parlé 5 fois de l'horreur palestinienne et 7 fois de la musique ou du cinéma. Une fois, le 2, de vidanges.
Quand je suis malheureux, je consomme de l'art. Évasion. Et la tragique situation en Palestine m'horripile. J'essaie de ne pas obséder sur la chose. Vendredi, je vous ai préparé un texte que je me réservais davantage pour décembre, mais qui me donnait trop envie de l'écriretout de suite, sur R.E.M. Parce que j'étais malheureux. Fallait que je m'évades encore. Rien de grave, problème de riche même. Ma voiture, achetée neuve, en 2019, semble avoir une fuite d'huile et ça me coûtera probablement une demie fortune que je n'ai pas et du temps que j'ai encore moins, pour faire réparer la maudite bagnole. Je déteste les voitures. C'est définitivement ma dernière. Source d'éternelle rage supplantant le plaisir que j'en ai à la conduire.

À la fois pour me changer les idées, à la fois pour dégriser parce que cette situation de marde me faisait boire, à la fois pour brûler mes calories et atteindre mon 900 quotidien, et finalement à la fois parce que l'automne, j'adore tout simplement, j'ai choisi, après la rédaction de mon texte sur R.E.M. de marcher une bonne heure, d'un pas rapide.

Bien entendu, air pods en tête, j'avais un peu préparé la table pour écouter ma liste de lecture de R.E.M. et des 52 chansons qui la composent, la première chanson qui a joué avait comme titre...
Ça ne s'invente pas...Ça me replongeais tout d'un coup, à Gaza. Où je m'étonnais de lire sur nos réseaux sociaux, chez nous, des gens dirent "misère" aux manifestants pro-Palestine qui étaient au Centre-Ville de Montréal au même moment que je marchais dans mes rues de banlieues. Je ne comprends plus ma planète.

Y a vraiment une poésie intéressante dans le cinéma de Jarmusch. Je ne l'oublierai plus. Dans le peu que j'ai reconsommé, Walt Withman, Robert Frost, William Blake et Émilie Dickinson ont été évoqués.

Cette fois, j'écoutais comme il se doit. Quoique je serais encore interrompu. Par plus belle encore que Polina Petrovic. Par l'amoureuse qui tenait à ce que je nettoie les 4 taches d'huile que ma voiture avait fait dans l'entrée, cette semaine. Le supplice de la dent arrachée à froid avec des pinces de garage.


L'art que je consommais pour me sortir de mon état, m'aura ramené chaque fois à ce qui me violentait l'âme.
Banlieusard cinquantenaire mouillant son entrée un dimanche...
Je n'ai jamais été plus mort.
En ce mois de novembre, mois des morts.