
The Killer de David Fincher se résume à ses trente premières minutes. Une demi-heure captivante durant laquelle on entre dans la psychée d'un tueur à gages obsédé par les contraintes psychologiques imposées par son métier. Une demi-heure durant laquelle il détaille ses efforts de préparation et les routines techniques qu'il met en oeuvre pour être certain de réussir ses coups à chaque fois.
On aime beaucoup : la voix monocorde de Michael Fassbender captive, son jeu tout en intériorité et les détails sur son univers psychique finalement pas si éloigné de celui d'un sportif de haut niveau qui se prépare à la compétition de sa vie.
Après, c'est un peu le néant et on aime beaucoup moins. Le coup de maître est un échec assez miteux. En outre, lorsque le tueur dépité rentre chez, un drame familial surgit. Il se lance alors aux trousses de ceux qui lui ont fait du mal, en commençant par son commanditaire véreux.
Et voilà que celui qui nous avait donné des oeuvres aussi fortes que Se7en, Fight Club, The Girl with the Dragon Tattoo ou Gone Girl bascule dans le traditionnel film de vengeance, déplaçant ses caméras aux quatre coins des États-Unis, et ne donnant rien d'autre à voir qu'un enchaînement de règlements de compte plus ou moins sanglants (et assez inégaux), pour culminer avec celui, ô sacrilège, consistant à éliminer Tilda Swinton. C'est un peu mollasson, énormément prévisible et la mise en scène sombre dans l'anonymat.
Lorsque le visionnement se termine, une question surgit : qu'est-ce qui peut bien justifier un budget de 175 millions de dollars? Je n'ai pas trouvé de réponse.
Sur Netflix depuis le 10 novembre.