Si vous souffrez d’éco anxiété attention, ce titre ne va pas arranger votre état. Car effectivement, dans « 2060 », l’espoir n’a même plus sa place, ça y est, nous y sommes, la fin du monde est là. On l’appelle même familièrement FDM… Heure après heure, en cette dernière journée du 22 juin 2060, nous suivons une femme, âgée, qui aura tout connu, l’insouciance des premiers temps, la montée d’un nationalisme dur qui ne s’éteindra plus, la révolution, la chaleur extrême, la montée des eaux, la fin. Elle est là, sur son île, dans cette maison à laquelle elle est très attachée, qui contient encore des ouvrages précieux, témoins d’un autre temps, de ses combats féministes. Elle rêve de Nour, la femme qu’elle aimait. Elle est dans sa cuisine et fait ce qu’elle fait depuis quelques années, elle profite de l’instant, malgré les souvenirs qui traversent son esprit, par vagues. Elle sent bien que quelque chose frémit au dehors, mais elle ne se doute de rien, pas vraiment. Certes, les oiseaux ont disparu ce matin, mais elle a depuis longtemps renoncé au bruit du monde… Ce tout petit livre est ma première rencontre avec Lauren Bastide, connue pour être la créatrice du podcast La poudre, et l’autrice d’essais sur les enjeux féministes. Et j’ai aimé ici ses convictions, qui transparaissent, mais également son écriture romanesque, très belle, gracieuse, qui donne envie de lire un futur roman, quelque chose de plus épais et dense. Un moment de lecture à la fois effrayant, et beau, hors du temps.
Editions Au diable vauvert – 12 octobre 2023
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Dans le cadre des collaborations commerciales que je peux entretenir avec quelques éditeurs, et pour information, j’ai reçu le livre ci-dessus gratuitement, mais je ne suis pas rémunérée pour en parler.