Avec L'amour et les forêts, son sixième long-métrage, Valérie Donzelli se lance à son tour dans la radiographie du couple en crise avec cette évocation, puissante à défaut d'être vraiment nouvelle, d'une relation toxique qui tourne mal. L'amour et les forêts est coscénarisé par la réalisatrice et l'écrivaine/réalisatrice Audrey Diwan ( L'évènement, 2021) à partir du roman éponyme d'Éric Reinhardt.
Le crescendo anxiogène se développe sur une narration imbriquant en parallèle le " avant " et le " après " les faits d'une manière fluide, jusqu'à une finale ouverte offrant plus de points de suspension que de réponses toutes faites.
Outre sa construction efficace, L'amour et les forêts séduit grâce à la prestation de Melvil Poupaud, impeccable en mari possessif et violent. Virginie Efira y brille aussi (une nouvelle fois, me direz-vous), ici dans un double rôle de soeurs jumelles aux antipodes l'une de l'autre.
En revanche, le propos paraît parfois un peu trop démonstratif. Pour leur part, les engrenages de l'emprise exercée par le mari ou ceux de l'enfermement psychologique dans lequel se retrouve sa femme ont tendance à perdre de sa subtilité au fur et à mesure qu'ils sont exposés. Malgré tout, L'amour et les forêts est sans doute ce que la cinéaste a fait de mieux depuis La guerre est déclarée, qui a maintenant 13 ans.
Synopsis officiel: Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu'elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l'emportement. Le couple déménage, Blanche s'éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s'ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l'emprise d'un homme possessif et dangereux.
Sortie en salle au Québec: 24 novembre 2023