L'histoire officielle : Depuis qu'il a perdu sa femme, Andrew Blake (John Malkovich) n'a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à quitter Londres pour retourner en France, dans la propriété où il l'avait rencontrée. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu... Pour rester au domaine de Beauvillier, Blake se retrouve condamné à jouer les majordomes à l'essai.
Fanny Ardant, Émilie Dequenne, John Malkovich: on était en droit d'attendre des étincelles. En lieu et place, on nous sert un " feel-good movie " tout droit sorti de l'âge de pierre, mollement propulsé par un scénario paresseux, qui, passé un quiproquos initial assez rigolo, n'arrive jamais élever le niveau. Dialogues poussifs et jeux de mots ringards, retournements de situations aussi prévisibles qu'invraisemblables, personnages artificiels, et j'en passe.
Le prolifique auteur Gilles Legardinier ( Demain j'arrête !, J'ai encore menti, Le premier miracle) s'est improvisé réalisateur pour mettre lui-même en images son roman éponyme paru en 2012. À l'instar du scénario, la technique est le plus clair du temps placée sur respirateur artificiel. Caméra rigide, champ-contrechamp, théâtralité à tous les étages, piètre utilisation d'un décor naturel pourtant somptueux (le film a été tourné en Bretagne dans un manoir néogothique du 19e siècle), entre autres.
Pour trouver un peu de plaisir à ce bien nommé Complètement cramé!, il faut se contenter du strict minimum syndical. À savoir: deux ou trois répliques qui font sourire, la présence d'Émilie Dequenne dans un rôle de cuisinière psycho-rigide qu'elle rend très attachant, et une bienveillance généralisée qui met un peu de baume au coeur. C'est très peu, et ce n'est certainement pas suffisant pour justifier le déplacement. Une séance de VOD en famille serait plus appropriée.