Salina les trois exils, Laurent Gaudé

Je n’ai pas lu beaucoup Laurent Gaudé jusque là, mais j’avais été très impressionnée par ma lecture de son Eldorado. Et on m’avait dit beaucoup de bien de Salina. Lorsque je suis tombée dessus en bouquinerie, je n’ai donc pas hésité ! … On ne sait pas vraiment dans quel pays nous emporte Laurent Gaudé cette fois-ci, mais le désert est là, et également le clan Djimba, dans lequel est recueillie le bébé Salina, déposée un jour sans un mot au milieu d’eux par un étrange cavalier. Elle a été prise en charge alors par Mamambala, qui ne pourra rien faire quand le fils du roi décidera de faire de la jeune fille à peine pubère sa femme. Salina aurait préféré Kano à la brutalité de Saro, l’aîné. C’est à travers le récit du dernier fils de Salina que l’on apprend son histoire, une histoire qui se déroule lentement, alors qu’une barque emmène son corps sans vie vers un étrange cimetière… J’ai aimé, vous vous en doutez, ce récit tragique et son héroïne à la fois orgueilleuse, courageuse et blessée. Salina croyait en effet que son amour pour Kano pourrait éviter un mariage qu’elle refuse, éviter ensuite son exil, mais il n’en est rien. Armée de sa naïveté première, elle prend alors le parti de la vengeance. Mais pour quel résultat encore ? Ce qui est très beau dans ce récit est le lien qui unit Salina et Malaka, son dernier fils, resté près d’elle jusqu’à la fin. Et ce qui est très puissant est l’exil que subit Salina, lui donnant le destin d’une femme errante, dure et sauvage, jamais en repos, elle qui n’aspirait qu’à la douceur. Une lecture très forte, qui m’a donnée envie de poursuivre ma découverte de l’auteur.

Editions Actes Sud – octobre 2018

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…