La chanson des Beatles que Paul McCartney a échangée contre une photo de son père

Dans le documentaire Get Back sur les Beatles, les spectateurs ont un aperçu de l’approche de Paul McCartney et de John Lennon en matière d’écriture. La tâche est parfois ingrate : le groupe reste assis, sentant parfois l’inspiration surgir au détour d’un accord, s’en emparant mais n’aboutissant à rien. Il y a quelques moments d’ingéniosité, comme avec la création de la chanson “Get Back”, qui est plus trouvée qu’écrite, mais le tout est que pour produire autant de hits que les Beatles, il faut non seulement de grandes capacités musicales mais aussi beaucoup de patience.

Compte tenu de l’effort que représente l’écriture d’une chanson, il n’est pas surprenant que McCartney ait souvent cherché une muse où qu’elle se trouve. Cela pouvait signifier trouver l’inspiration dans des moments précis, dans des fictions complètes ou, le plus souvent, dans d’autres personnes.

Il n’est pas rare que les auteurs-compositeurs créent des morceaux en pensant à des personnes spécifiques ; en fait, certaines des meilleures chansons jamais écrites ont été créées en pensant à une personne en particulier. Leonard Cohen a écrit “Chelsea Hotel #2” pour Janis Joplin, “The Whole of the Moon” des Waterboys pour Prince, et “Kathy’s Song” de Paul Simon pour Kathleen Chitty, qu’il a rencontrée sur le circuit des pubs anglais. Les muses sont courantes, mais elles ne prennent pas souvent la forme d’un voleur.

Il est difficile de choisir une chanson marquante sur Abbey Road, un album rempli à ras bord de titres fantastiques, mais il serait difficile pour quiconque d’écouter le bop de deux minutes “She Came In Through The Bathroom Window” sans hocher la tête. Alors que d’autres chansons des Beatles sont enveloppées de métaphores, celle-ci est très directe.

“Une femme s’est effectivement introduite dans ma maison par la fenêtre de la salle de bain qui était un peu entrouverte”, a déclaré Paul McCartney en parlant de la chanson. Une fan, apparemment, d’un groupe appelé les “Apple Scruffs”. Elle a trouvé une échelle devant ma maison à Londres”.

Pour les fans inconditionnels, se retrouver dans la maison de l’un des Beatles doit être une chance inouïe. Les intrus ont dû avoir les yeux qui sortent de la tête en cherchant des souvenirs. Il semble qu’ils aient été pris de panique, car ce qui a été volé était probablement sentimental pour McCartney, mais pas tellement pour eux.

“Pour autant que je me souvienne, elle a volé une photo de mon père, vendeur de coton. Ou me l’a volée. Mais j’ai eu la chanson en retour”, a-t-il déclaré.

C’est en s’inspirant de cette expérience que McCartney a réussi à composer la chanson d’Abbey Road, et une phrase qui lui est restée en tête concerne l’inconnue qui s’était emparée de la photo. Je suis toujours amusé par la distinction de la femme qui “pouvait voler mais ne pouvait pas voler”. Une belle distinction s’il en est”.

Être Paul McCartney doit être une arme à double tranchant. D’une part, vous êtes tellement célèbre que les gens veulent entrer chez vous par effraction pour voler les photos de votre père. D’autre part, vous êtes un assez bon auteur-compositeur pour transformer cette expérience en une grande chanson sur l’un des meilleurs albums jamais réalisés. Ce n’est pas un excellent échange, mais ce n’est pas non plus un mauvais échange.

(Il ne s’agit pas d’une incitation à voler les musiciens dans l’espoir de devenir une muse).