
L'histoire en bref : un scientifique se sachant condamné par une maladie incurable (Dana Andrews) veut aider le monde à trouver une source d'énergie renouvelable pour remplacer les combustibles conventionnels. Pour ce faire, rien de plus simple: il faut propulser une ogive nucléaire au centre de la terre pour percer la fine couche qui protège le magma. Ainsi, la lave en fusion remontera, comme du pétrole, et sera récupérée à la surface. Approuvé par les dirigeants, les chercheurs et les armées du monde entier, mais désavoué par la femme du savant (Janette Scott) et l'amant de celle-ci (Kieron Moore), ce projet fou conduit le monde vers l'apocalypse.
Réalisé en 1965, Crack in the World (connu sous les titres Quand la terre s'entrouvrira ou ...Et la terre éclata! en VF) est une oeuvre intéressante car symbolique de l'entre-deux séparant la science-fiction des années 1950, marquée par la peur du nucléaire, et le film catastrophe, qui connu son apogée dans les années 1970.
Campé en Afrique, mais tourné en Espagne et aux Îles Canaries, Quand la terre s'entrouvrira possède le charme désuet des séries B scientifiques de l'époque, dans laquelle la naïveté de sa vulgarisation (basée évidemment sur une prémisse totalement irrationnelle) est rehaussée par une romance convenue, mais étonnement bien intégrée à l'ensemble.
Le petit plus ici provient de la minutie apportée à la production, qui la démarque des innombrables nanars similaires, d'ordinaire beaucoup plus bâclés. En effet, Quand la terre s'entrouvrira s'appuie sur des décors et des accessoires électroniques surannés, mais très réalistes, imaginés avec l'aide d'ingénieurs travaillant pour les compagnies NCR, Xerox et Westrex, engagés comme conseillers techniques.
Les effets visuels sont aussi plus recherchés qu'à l'habitude. Ils ont été élaborés par le réputé Eugène Lourié ( La grande illusion, la série Kung Fu, Limelight...) assisté d'Alex Weldon, autre immigré hongrois qui a travaillé sur des fils autrement plus complexes tels Patton, Papillon, The Wind and the Lion ou Star Trek: The Motion Picture, entre autres. La qualité de leur travail se retrouve dans tous les temps forts du film, dont une séquence haletante très réussie dans laquelle un train tombe du haut d'un viaduc.
Derrière la caméra, Andrew Marton, vétéran d'Hollywood né en Hongrie qui s'est fait connaître pour avoir participé à des projets d'envergure comme Ben-Hur ou Le jour le plus long, mais qui a aussi signé quelques " petits " films comme celui-ci, qui témoignent d'une pure volonté de divertir et qui sont encore très agréables à regarder aujourd'hui ( Seven Wonders of the World, King Solomon's Mines ou The Wild North).
Un divertissement attachant à voir en version HD sur Plex.