![[Critique] Les trois mousquetaires: Milady [Critique] Les trois mousquetaires: Milady](https://media.paperblog.fr/i/1006/10064695/critique-trois-mousquetaires-milady-L-fQ2gYI.jpeg)
Porté par des personnages féminins plus nombreux et plus présents, Les trois mousquetaires: Milady est le deuxième volet d'un diptyque, qui selon toute logique commerciale devrait se transformer en triptyque dès l'an prochain. À l'image du premier, on retrouve une ambiance glauque, un rythme soutenu et des rebondissements épiques. En théorie, tout ce qu'il faut pour donner un divertissement valable.
Or, si les efforts déployés par le réalisateur Martin Bourboulon sont visbles et si la performance d'Eva Green s'avère souvent envoûtante, on a du mal à digérer l'intrigue surchargée, dotée de développements mal amenés (le dénouement) ou bâclés (la pendaison de Constance, la romance entre Porthos et la soeur de D'Artagnan).
Qui plus est, l'humour qui permet d'ordinaire de faire passer bien des largesses, est ici très limité, alors que les retours en arrière ne font que répéter ce que l'on sait déjà. Les interactions entre les valeureux mousquetaires peinent à montrer leur unité face à l'adversité et les scènes de combat, filmées avec une caméra à l'épaule épileptique et pas toujours bien chorégraphiées, ne sont pas vraiment convaincantes.
Dans la peau d'un D'Artagnan enamouré, François Civil s'avère un peu fade, tandis que ses comparses Porthos et Aramis n'ont que très peu l'occasion de briller. En revanche, l'antagonisme de sa relation avec son ex-femme confère une profondeur satisfaisante à Athos (Vincent Cassel), seul personnage à être suffisamment approfondi.
Le premier volet de cette relecture contemporaine des héros de Dumas nous avait déjà laissé un goût d'insatisfaction, surtout en comparaison des virevoltantes versions de Richard Lester, toujours aussi jouissives cinquante ans plus tard. Les trois mousquetaires: Milady n'apporte rien de neuf, et rien pour infirmer notre jugement.
Sortie en salle au Québec: 15 décembre 2023