J’ai vu « Killers of the Flower Moon » de Martin Scorsese.
Alors déjà, c’est beaucoup mieux que « The Irishman », que j’avais trouvé affligeant.
“Killers of the flower moon” est vraiment plus captivant, tout en suscitant plein d’interrogations. C’est un long film de 3h30 qui sont passées sans un moment d’ennui. Une fresque historique très soignée et très sombre qui privilégie les séquences intimistes et la réflexion.
Comme un roman de Dostoievsky qui plonge dans les méandres du mal et de la noirceur.
DiCaprio et DeNiro sont prodigieusement monstrueux.
Il faut voir avec quelle intelligence l’un manipule l’autre.
Et au milieu de tout un océan de crapulerie il y a un personnage d’Indienne interprété merveilleusement par Lily Gladstone. Un rayon de lumière dans une montagne de fange.
Il y a tous les thèmes chers à Scorsese, les rouages sordides et tristement humains d’un système mafieux, la fascination pour les esprits tortueux, la banalité de la violence, le poids de la culpabilité et la recherche d’une rédemption impossible.
Scorsese se donne le temps et les moyens de déployer une histoire finalement assez simple de meurtres commis par pure rapacité.
La reconstitution historique est parfaite. Le film nous accroche d’une façon étrange. Il y a finalement beaucoup plus de scènes parlées que de moments d’action, mais on reste concentré sur la narration tout le long.
L’interprétation de DiCaprio est étonnante, surtout sur la dernière heure.
C’est un film courageux et honnête qui ne sacrifie pas à l’autel du tout-spectaculaire ni du romanesque mais qui s’efforce de raconter une histoire vraie et sordide dans un style presque naturaliste.
Alors, 3h30 de cinéma, cela peut paraître beaucoup, mais il nous arrive bien de voir des séries qui s’étirent sur une dizaine d’épisodes, n’est-ce pas ? Faites l’effort de visionner ce film intelligent et sensible et je pense que vous l’aimerez.