Arian Samba est un écrivain congolais. Parcelle à vendre est son second roman...
L’idée.
Un couple mixte part au Congo, terre d’origine du mari pour acquérir un lopin de terre et en savoir plus sur le Mokele Mbembe, sorte de Leviathan congolais qui nourrit les fantasmes des anciens pionniers de ce qui fut une république populaire. Une créature du Paléolithique survivant dans le Lac Télé au nord du Congo.
Les personnages.
Le mari est une personnalité qui se laisse porter par les désirs et desiderata chargés à bloc de fantasmes sur le Congo et ses possibilités. L’homme n’est cependant pas naïf. Il sait parfaitement où il a mis les pieds. Sa femme et mère de ses deux adolescents semblent se méprendre profondément sur le Congo; Elle est un personnage hors sol qui tente, en tant que paléontologue d’avoir accès à l’animal préhistorique
Parcelle à vendre
L’intrigue se joue autour d’un des nombreux conflits fonciers qui secouent la capitale et les grandes villes congolaises. Une même parcelle peut être revendu à plusieurs individus qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer quand la supercherie est découverte. L’épouse est au bord de la rupture d’anévrisme quand elle apprend que leur acquisition c’est du vent. L’angle d’attaque choisi par Arian Samba est original parce que ce sujet est relativement peu traité en littérature. Il est une occasion cocasse pour mettre en scène la déshérence du pouvoir politique et juridique congolais. La corruption des individus a quelque chose de désespéré. Comme avec le personnage de ce juge inique et caricatural, en l’occurrence que vous découvrirez en lisant ce roman.
Mes réserves
Ce roman pêche sur de nombreux points de mon point de vue. Je commencerais par le manque de consistance des personnages principaux. Arian Samba aurait pu prendre le parti de mieux décrire l’univers de ce couple mixte, mieux décrire les circonstances de leur rencontre. Car enfin, cette découverte tardive du Congo signifie quelque chose : probablement un non dialogue sur ce sujet. L’épouse n’est absolument préparée à ce qu’elle va rencontrer au Congo.
Un autre aspect délicat de ce roman, c’est la trame narrative. Ce roman aurait pu fonctionner comme un polar. Mais ce n’est pas le cas et la j’impute une responsabilité à l’éditeur Les lettres mouchetées. J’ai déjà observé ce problème sur le roman de Godefroy Mwanabwato, Ainsi sont faites les lianes : des failles sur les éléments de l’enquête autour de cette histoire de parcelle. C’est très difficile de rester concentré sur cette lecture comme par exemple les épisodes concernant cette baraque qui sert à la fois d’église, de lieu de passe, d’agence immobilière… La question n’est pas de dire que ce n’est pas possible, bien au contraire, mais la narration ne permet pas au lecteur que je suis de rentrer dans ce contexte chaotique. Ce sont les détails qui m’y auraient aidés.
Je ressors donc quelque peu déçu de cette lecture, très originale dans son idée de départ, mais qui s’essouffle trop rapidement.