Les arbres racontés aux enfants, de Tahar Ben Jelloun (éd. L'iconoclaste)

Tahar Ben Jelloun destine ce livre aux " jeunes générations ". Il dit qu'il trouverait " auprès d'elles une oreille disponible et une capacité d'émerveillement que nous autres, vieux chênes, avons malheureusement perdues ". Mais n'a-t-il pas écrit dans ce même livre de belles lignes à propos des chênes, des vieux chênes comme des jeunes, comme celui qu'il a planté, enfant, dans la " forêt diplomatique ", près de Tanger, et qu'il a baptisé " Sahbi, mon copain " ? Dans ce livre, il mêle des souvenirs intimes et des informations scientifiques, des poèmes et de simples et beaux dessins. Ses arbres sont nos proches, capables de faire place entre deux pour laisser passer la lumière. Chaque saison, écrit-il, est un spectacle, mais c'est aussi la preuve que les arbres pressentent l'eau qui va manquer ou qu'ils en ont suffisamment, qu'ils savent partager notamment par les racines et qu'ils s'élèvent quand les humains se courbent quand vient le poids des ans. Après avoir lu ce livre, on se surprend à écouter encore plus attentivement le chant des arbres agités par le vent et nous prend l'envie de nous asseoir quelque temps dans la cabane qu'il avait installée entre deux branches d'un chêne.

On peut lire quelques citations d'autres auteur.e.s dans ce livre. J'en prélève celle-ci, de Jean Giono dans Que ma joie demeure : " L'homme, on a dit qu'il était fait de cellules et de sang. Mais en réalité il est comme un feuillage. Non pas serré en bloc mais composé d'images éparses comme les feuilles dans les branches des arbres et à travers lesquelles il faut que le vent passe pour que ça chante. "