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Zoulfa Katouh – Tant que fleuriront les citronniers

Par Yvantilleuil

Zoulfa Katouh Tant fleuriront citronniersSalama Kassab, 18 ans, a quasiment tout perdu à cause de la révolution syrienne. Il ne lui reste plus que Layla, sa belle-sœur enceinte de sept mois, et son travail de bénévole à l’hôpital d’Homs, aux côtés du Dr Ziad. Après seulement une année d’études en pharmacie, Salama soigne les blessés qui arrivent par dizaines après chaque bombardement de la ville, sans matériel adéquat, avec peu de médicaments et en opérant souvent sans anesthésie. Parmi eux, la petite sœur de Kenan, un garçon de son âge avec qui elle se lie d’amitié et qu’elle va devoir ajouter sur la balance du terrible dilemme qui la tiraille depuis plusieurs semaines : rester en Syrie pour tenter de sauver le plus de vies possible ou tenir la promesse qu’elle a faite à son frère en fuyant à l’étranger pour mettre sa belle-sœur à l’abri ?

Derrière cette splendide couverture et ce merveilleux titre qui semble vouloir entretenir l’espoir, Zoulfa Katouh dénonce les atrocités de cette guerre qui oppose l’armée libre syrienne aux forces armées de Bachar el-Assad. Des bombardements quotidiens aux arrestations aléatoires, en passant par les tortures, les emprisonnements, les viols et les assassinats, la jeune autrice canadienne aux origines syriennes se place à hauteur d’homme pour nous plonger au cœur de ce conflit qui multiplie les victimes innocentes.

Au cœur de cette horreur qui fait douloureusement écho aux événements qui se déroulent pour l’instant dans la bande de Gaza, Zoulfa Katouh décide néanmoins d’apporter une note d’espoir et une dimension foncièrement humaine. Au milieu de la destruction et de la douleur, elle choisit en effet de faire germer une belle histoire d’amour, où deux jeunes héros qui luttent avec les moyens du bord cherchent à se rapprocher l’un de l’autre tout en essayant de respecter les traditions musulmanes.

Outre cette goûte d’espoir qui nous abreuve dès le titre du récit, il faut également saluer l’excellente idée de l’autrice d’avoir choisi de personnifier le subconscient de Salama. Ce personnage nommé Khawf (« la peur », en arabe) permet en effet de donner vie aux états d’âmes, aux émotions et aux peurs de Salama, permettant aux lecteurs d’encore mieux comprendre ses déchirements et les effets non visibles de cet enfer.

Un premier roman coup de cœur !

Lisez également « Mahmoud ou la montée des eaux » d’Antoine Wauters.

Tant que fleuriront les citronniers, Zoulfa Katouh, Nathan, 416 p., 18,95€

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