VILLENEUVETTE, manufacture créée en 1640 par l'un des plus puissants drapiers de la ville, Pierre Baille, recouvre l'industrie textile. Très vite Colbert soutient politiquement et financièrement l'établissement moyennant une production particulière : les "londrins seconds". On connait bien le contexte d'alors ; il faut concurrencer sur ce plan la Hollande et l'Angleterre. Vers 1680, 700 ouvriers travaillent aux métiers, aux foulons, à la teinturerie ou aux magasins. Mais c'est toute la région qui est impliquée dans l'affaire. Quatre villes de l'Hérault (St Chinian et le triptyque Bédarieux, Lodève, Clermont l'Hérault) ont un type exclusif de londrin du Levant. Après la faillite en 1675, Villeneuvette sera reprise plusieurs fois.
Après la période noire et dépressionnaire de la Révolution, le travail à domicile disparaît et les machines, mues d'abord par les cours d'eau, apportent le progrès, malgré les aléas de la saison estivale. Mais le changement réside aussi dans les produits : on ne tisse plus les étoffes de prestige qui partaient à Marseille sur les bateaux de la Compagnie des Indes, seulement le drap tout simple qui habillera les soldats. Ce sera là l'ultime faste.


