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Nouvelles d'Antan, 1948-1965 de Jack Finney

Publié le 02 janvier 2024 par Fromtheavenue
Nouvelles d'Antan, 1948-1965 Jack Finney


Dans la team de l' Avenue, je suis celui qui lit le moins de science-fiction. Une de mes portes d'entrée dans cet unviers si vaste fut la collection Une heure lumière des éditions Le Bélial. Des novellas dont le format ne m'effraie pas (contrairement à certains gros pavés de SF qui me rebute, oui je sais, c'est un à priori très cliché) et dans lesquelles j'y trouve mon compte.

Sortie à l'automne dernir, voici, chez le même éditeur d'autres nouvelles, celle de Jack Finney, écrites dans les années 1950. Je dois dire que c'est tout d'abord la très belle couverture d'Aurélien Police qui m'a attiré. L'introduction précise que c'est la première fois que sont regroupées dans un même livre autant de nouvelles pour cet écrivain et que pour une fois la France à une avance sur ses voisins anglais.

J'avais dans l'esprit que ces nouvelles auraient un côté désué ("Nouvelles d'Antant" oblige) avec un fantastique proche dans l'esprit de la série La cinquième dimension,. Je m'y suis donc plongé. Premières nouvelles lues, je me suis dis que c'était pas mal...et puis, plus j'avançais, plus je me suis surpris à vraiment aimé l'ambiance de chaque nouvelle, à me dire à la fin de chacune : ah oui, c'est plus que pas mal, c'est superbe ! Car ce qui m'a touché le plus c'est la mélancolie des personnages dans une société moderne qui tourne la tête vers le passé.

Un passé révolu dans lequel on aimerait retourner (ce qui est le cas dans plusieurs nouvelles grâce à un simple boîtier à remonter dans le temps). Dans une société où tout va ou change trop vite, les personnages se sentent déboussolés, tentent de vire malgré tout en essayant d'y trouver leur place mais l'échangerait bien avec celles de leur ancêtres. Le genre fantastique adopté par l'écrivain est amené de manière très subtile, on a envie de remonter dans le temps et de vivre en 1880 nous aussi. La critique de la société de l'époque est mordante et d'une grande justesse.

Dans une nouvelle, le personnage principal, après avoir acheté un vieux secrétaire, trouve dans l'un des titoirs secret une lettre d'amour écrite 70 ans auparavant. Célibataire et à la reherche de l'âme soeur, il va répondre spontanement à sa propriétaire et ce pour notre plus grand plaisir. C'est juste beau !

Dans une autre, un homme regardant un oiseau en plein vol, a envie lui aussi de parcourir les airs. Aussitôt, il fabrique un ballon pour y parvenir et le voilà bientôt dans les nuages au-dessus de son quartier. Sa soif de liberté et de s'achaper un instant à la réalité de sa vie sont une pure merveille de lecture.

Des nouvelles plus drôles également avec l'histoire d'un homme, laissant sa femme aller au cinéma sans lui, afin de rédiger un rapport urgent pour son travail. Il se voit contraint d'emjamber sa fenêtre de son appartement du 13ème étage pour récupérer sur la corniche un papier important qui s'est envolé et qui s'est coincé dans un angle mort de l'immeuble. En sachant que le titre s'intitlue "Contenu des poches du mort".

Sans oublier l'interrogatoire d'un professeur d'université par un policier déterminé à mettre la main sur des suspects dont il retrouve seulement la trace en photos dans les archives de journaux des décénies plus tôt. Jouissif.

Enfin, la très belle nouvelle où un architecte tente d'expliquer à un couple aisé (vendeurs de bateaux) qu'il ne construira leur maison (destinée à épater leurs futurs clients) qu'à la seule condition : celle d'avoir qu'elle ait une vraie âme. Des plans d'une ancienne maison d'époque de la fin du XIXème sera finalement trouvée inextrémis pour y parvenir...

Des nouvelles humaines, touchantes, où l'on sourit aussi, où l'on a envie d'arrêter le temps pour savourer le présent. Je suis vraiment enthousiaste de ma lecture de ce reccueil que j'aurais, j'en suis sûr à relire.

Une citation que j'ai beaucoup aimé et que je partage ici :

On admire une vue disparue. Celle, banale, d'un monde enfui. On a puisé dans l'ancien temps afin de le ressusciter. Peut-être aurait-on dû le laisser en paix.

Je me suis commandé chez mon libraire deux autres livres de cet écrivain : Body snatcher, l'invasion des profanateurs et Le voyage de Simon Morley.

Quatrième de couverture de l'éditeur :

On doit à Jack Finney (1911-1995) deux chefs-d'œuvre absolus. Body Snatchers - l'invasion des profanateurs , qui, en 1955, révolutionne la thématique de l'invasion extraterrestre, et sera adapté au cinéma à quatre reprises. Puis, quinze ans plus tard, Le Voyage de Simon Morley , salué par le prestigieux Grand Prix de l'Imaginaire en 1994. Or, Jack Finney fut aussi un formidable nouvelliste. Le présent ouvrage, manière d'intégrale raisonnée sans équivalent en langue anglaise, reprend ses récits ressortissant à la science-fiction, au fantastique, à l'insolite, au suspense, voire à l'horreur. Vingt-deux nouvelles, dont onze inédites, comme autant de joyaux enchâssés dans une œuvre essentielle, fondatrice.

Nouvelles d'Antan : 1948 - 1965 - Jack Finney - Le Bélial - 2023.


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