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Suite Birgitta, de Stig Dagerman (éd. AEncrages & Co)

Publié le 05 janvier 2024 par Onarretetout

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Avec ce poème de six strophes, Stig Dagerman nous fait suivre un dialogue, chaque strophe se terminant par une interpellation à Birgitta. C’est à elle, d’abord, qu’il dit « je suis une part de la douleur de la terre ». Puis il lui annonce que « le ciel veut descendre vers toi ». Il ajoute « qui sait ce qu’est la liberté, Birgitta, / sinon celui qui aime à l’infini ? ». À la fin de la quatrième strophe, il écrit : « Une seule fois, Birgitta, on trouve / la pierre précieuse que l’on partage avec quelqu’un d’autre ». Puis, « il nous faut lire tant que dure le livre. / Il nous faut marcher tant qu’existe le pont. » Et enfin : « Ne pleure pas, Birgitta, / sur la clarté de la mer ».

Le monde est là, au début de chaque partie de cette Suite : l’eau, la terre, la pierre, l’air et le feu. Le monde est. Les humains y vivent, en font partie, connaissent la douleur, la prison. Mais « je suis la clé de ma propre liberté », écrit le poète, et il ne l’écrit pas que pour lui, mais bien plutôt pour chaque être. Et « notre plus grande liberté a pour nom solitude ». « C’est dans la plus grande solitude / que nous serons enfin réunis ».

La puissance de ce texte ne se réduit pas à un poème d’amour, ne se réduit pas à la mélancolie. Il est entièrement tourné vers l’autre, à qui il montre le ciel, la mer, la pierre, le sable, « une île de solitude / où mènent tous les ponts blancs./ C’est l’unique écriture de la vie. »

Une postface de Claude Le Manchec éclaire singulièrement l’aspect social du texte de Stig Dagerman qu’on trouve, à la fin de l’ouvrage, en suédois, sa langue originelle.


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