Histoires, de Marie-Hélène Lafon (éd. Libretto)

Beaucoup d'auteur.ices écrivent, ces temps-ci, pour raconter leur activité. Certain.e.s pour donner des conseils. Le marché de l'écriture est ouvert.

Ce qui distingue Marie-Hélène Lafon dans ce recueil de courtes nouvelles, c'est peut-être que sa réflexion sur sa propre écriture arrive à la fin de ces nouvelles. On aura suivi Jeanne, Berthe, Yvonne et d'autres. Peut-être pas tous les personnages. Et l'autrice nous fait cadeau de ses allées et venues des " sources à l'établi ", puis prolonge en se comparant à un sanglier qui fouille et cherche et revient sur la terre déjà travaillée. On découvre que certains personnages ont une existence brève dans les lignes d'un roman mais insistent pour revenir dans une nouvelle, parce que, peut-être, l'autrice n'avait pas tout écrit : " de temps en temps je prélève un morceau, je l'extrais, je l'exhume, il sort, il s'extirpe et s'expectore, et ça fait un livre ".

Elle y dit aussi comme le monde nous traverse. Et ajoute : " Au milieu du monde et de son chaos, dans le flux de ses chants et de ses cris, ma place est au chantier, c'est infime et c'est déjà ça. "