Hervé Le Tellier, "Les mots sont nets, le monde est flou" (éd. arte éditions, collection Bookmakers)

Que vous ayez lu ou non les livres d’Hervé Le Tellier, vous pouvez lire cet ouvrage publié dans la collection Bookmakers chez Arte éditions. Vous y trouverez quelques secrets d’écriture, quelques jeux, quelques informations sur l’auteur qui, peut-être, vous permettront de l’approcher, sinon lui-même du moins ses livres, dont le plus fameux peut-être à ce jour, L’Anomalie, qui a obtenu le Prix Goncourt en 2020 et connu un des plus grands succès de vente des livres ainsi primés. On peut penser qu’Hervé Le Tellier a ainsi « rencontré » son public. Mais ce n’est pas ce que dit cet entretien : « C’est bien qu’on puisse, en permanence, ne pas croire qu’on est écrivain ».  Il poursuit : « Les mots, il faut se débarrasser de leur sens pour pouvoir les réutiliser ».
Même si quelques propositions d’écriture sont parsemées ici et là dans cet entretien avec Richard Gaitet, animateur et producteur de podcasts « Bookmakers, les écrivain.e.s au travail », ce n’est pas un mode d’emploi. Il s’agit bien plutôt d’une conversation, Hervé Le Tellier répondant à des questions qui parfois ne sont pas des questions mais les différentes parties d’un dialogue, dont on perçoit qu’il a d’abord été oral, avant d’être transcrit.
À propos de sa jeunesse, de ses études, de ses expériences diverses (enseignement, engagement, découverte de l’OuLiPo, etc.), Hervé Le Tellier parle sans se dissimuler dans des formules. Et quand il dit de sa myopie que « les mots sont nets, le monde est flou », son interlocuteur en fait un titre polysémique. Et, lecteur, je n’y boude pas mon plaisir.