Michel-Ange est-il seulement l'artiste génial qui a, au sommet de son art, réalisé les fresques de la chapelle Sixtine ? On connaît le peintre, on connaît le sculpteur. C'est de l'architecte et de l'homme que l'écrivain s'intéresse à ce moment précis de sa jeunesse (1506, il a trente ans et meurt en 1565) où Bajazet, sultan de Constantinople, lui demande de réaliser les plans d'un pont sur la Corne d'Or.
Sur les rives du Bosphore, accompagné et guidé par le poète Mesihi de Pristina dont la présence ambiguë le révèle à lui-même, Michel-Ange découvre les charmes troubles de l'Orient et s'imprègne de motifs qui serviront son art dans les années à venir. Marbrures des pierres, traits de visage, courbures de ventres et d'épaules, éclats de soleil couchant sur l'eau du fleuve... Mathias Enard en tisse les fils ténus et s'efforce d'en faire chatoyer l'étoffe.
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