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L’été où tout a fondu – Tiffany McDaniel

Publié le 15 janvier 2024 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Je vous avais déjà parlé de Tiffany McDaniel ici à l’occasion de ma lecture du roman « Betty ». Celui-ci fût un énorme coup de cœur et une sacrée claque littéraire. J’ai d’ailleurs versé des larmes à plusieurs reprises au cours de la lecture.

J’ai, donc, tout de suite eu envie de lire le premier livre de cette auteure et poétesse autodidacte « L’été où tout a fondu » ; pourtant, et sans vraiment savoir dire pourquoi, je l’ai laissé un moment dans ma bibliothèque (peut-être parce que je savais qu’il faudrait que je sois disponible intellectuellement pour m’y plonger). Sans réelle surprise j’ai adoré cette lecture (différemment de celle de « Betty », mais je peux vous dire que ce livre me marquera pendant un bon moment).

Tiffany McDaniel a, en tout cas, réussi l’exploit de faire passer au lecteur une histoire forte avec beaucoup de poésie. C’est d’autant plus fort que « L’été où tout a fondu » est empreint d’une forte dimension métaphorique voire mystique.

Le livre : « L’été où tout a fondu » (ici)

L’été tout fondu Tiffany McDaniel

Crédit photo : L&T

L’auteure : Tiffany McDaniel est une romancière, poétesse et artiste américaine. Autodidacte sans formation universitaire particulière, elle écrit de nombreux textes non publiés avant que son premier roman, « L’Été où tout a fondu » soit finalement accepté par un éditeur. Son deuxième roman « Betty » a reçu le prix du roman Fnac 2020 et le Prix America du meilleur roman 2020. Pour la suivre c’est ici !

Le résumé : « Eté 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense, planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors des événements étranges qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu’une vague de chaleur infernale frappe la petite ville ».

Mon avis : L’histoire se déroule au début des années 80 à Breathed (nom on ne peut mieux choisi), petite ville du sud de l’Ohio, où les habitants restent génération après génération si bien que tout le monde se connaît. On sent, toutefois, que cette petite communauté est un peu bousculée par les changements propres à l’époque : l’ouverture sur l’international, l’essor des nouvelles technologies mais aussi les conflits, l’assassinat de John Lennon, l’apparition du Sida, etc.

Une des figures de la ville de Breathed est son inflexible (mais néanmoins juste) Procureur Général, Autopsy Bliss. Ce dernier, marqué par les dossiers sordides qui se succèdent dans son tribunal, s’interroge sur le « mal » et décide de passer une drôle d’annonce dans le journal puisqu’il invite le Diable en personne à séjourner dans leur ville pour qu’il puisse voir (et comprendre) par lui-même les origines de ce mal.

Quelle surprise quand celui-ci arrive sous les traits d’un jeune garçon noir d’à peine 13 ans : Sal.

Fielding, le fils d’Autopsy (narrateur de l’histoire) le prend immédiatement en affection et sous son aile.

Malheureusement, c’est à partir de l’arrivée de Sal que tout va commencer à dérailler dans cette petite communauté. Sal est-il réellement le Diable ou juste un garçon esseulé qui en prend le titre car c’est de ce nom qu’on ne cesse de l’affubler en raison de la couleur de sa peau ? C’est, en tout cas, ce que la famille Bliss se demande.

La peur de la différence, le racisme, le puritanisme viennent alors échauffer les esprits au cœur d’un été aux températures infernales.

Dans ce livre, Tiffany McDaniel s’interroge sur les notions du Bien et du Mal. Sont-elles si distinctes ? Le Mal au sens biblique du terme existe-t-il vraiment ou se cache-t-il en chacun de nous ? Notre voisin, ce bon père de famille, n’est-il pas plus diabolique que Sal ?

L’auteure aborde également le thème du passage à l’âge adulte et, plus généralement, de la perte de l’innocence face à l’amour et à la mort qui entrainent, nécessairement, leurs lots de désillusions.

L’ensemble de ces sujets, pourtant lourds et complexes à raconter, sont traités avec beaucoup d’intelligence et énormément de poésie par Tiffany McDaniel. Je me réjouis d’avoir retrouvé ce style inimitable qui lui est bien propre dans cet ouvrage.

Je n’en dis pas plus parce que je vous incite sincèrement à découvrir « L’été où tout a fondu » par vous-mêmes. C’est une petite pépite. Je l’ai fermé, certes un peu déprimée par la nature humaine et la facilité avec laquelle celle-ci peut sombrer dans la haine et la violence, mais surtout certaine d’avoir lu un livre pas comme les autres.

Vous aviez lu « Betty » ? Etes-vous intrigués par « L’été où tout a fondu »?


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