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[critique] flora and son

Par Onrembobine @OnRembobinefr
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Titre original : Flora and Son

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Origine : Irlande/États-Unis

Réalisateur : John Carney

Distribution : Eve Hewson, Jack Reynor, Orén Kinlan, Joseph Gordon-Levitt...

Genre : Drame

Durée : 1h37

Date de sortie : 22 septembre 2023 (Apple TV+)

Le Pitch :

Flora vit à Dublin avec son fils de 14 ans. Un garçon avec lequel la jeune femme entretient des rapports difficiles, pas vraiment aidée par Ian, le père, qui s'intéresse davantage à sa carrière musicale qu'à ses responsabilités. Un jour, Flora trouve une guitare dans une benne à ordures. Après avoir fait réparer l'instrument, elle décide de l'offrir à son fils qui n'en veut pas. C'est alors qu'elle commence à gratter les cordes et finit par prendre des cours en ligne auprès d'un musicien établi à Los Angeles...

La Critique de Flora and Son :

John Carney fait des comédies musicales. Ou des drames musicaux. Disons plutôt qu'il donne dans les comédies dramatiques musicales. Mais attention car Carney ne fait pas de films où les personnages, pour une raison ou pour une autre, se mettent à chanter et à danser comme si cela était parfaitement normal. Non, lui, la musique, il l'intègre à ses histoires. C'est un révélateur. Un personnage à part entière. Si vous avez vu ses précédentes livraisons, comme l'extraordinaire Once, le très sympathique New York Melody ou l'exceptionnel Sing Street, vous savez de quoi il s'agit. Et si vous avez vu et apprécié ces films, vous tomberez très probablement en pâmoison devant Flora and Son, son dernier bijou...

With or Without You

Dans le Dublin des gens qui ont du mal à boucler les fins de mois, qui galèrent et qui rêvent d'un avenir meilleur, Flora tente tant bien que mal d'élever un fils adolescent qu'elle a eu bien trop jeune et qu'elle ne comprend pas. À la maison, la tension est permanente. Eve Hewson (la fille de Bono de U2, prodige découverte dans la série ) incarne donc cette mère courage qui veut s'en sortir et exister par elle-même. Une femme qui trouve une guitare avant que la musique ne la trouve. Et si elle aussi pouvait utiliser sa voix pour se sortir de l'ornière ?

[critique] flora

De bien des façons, et surtout car la musique représente ici une porte de sortie, Flora and Son adopte la même dynamique que les précédents films de John Carney. C'est une bonne chose car loin de se répéter, le réalisateur/scénariste poursuit son exploration en s'inspirant aussi de son vécu. Remarquablement écrit, son long métrage brouille les pistes en se focalisant tout d'abord sur la relation de Flora et de Jeff, ce musicien américain qui donne des cours de guitare en ligne depuis son appartement ensoleillé de Topanga Canyon en Californie. On connaît la chanson. Les deux ne se ressemblent pas mais la musique va les réunir. L'amour les attend-t-il à la fin de l'histoire ? Sauf que non. Enfin pas tout à fait.

Mother and son

Le titre vend la mèche et le film revient vite au vrai sujet à savoir Flora et son fils. Jeff, le musicien campé avec beaucoup de talent et de bienveillance par Joseph Gordon-Levitt a son importance mais ce n'est pas de lui dont il s'agit vraiment. Lui, c'est ce que l'on appelle un facilitateur. Il incite Flora à prendre la guitare et révèle son talent pour la pousser, sans jamais l'exprimer ainsi, à renouer avec son enfant.

Et c'est alors que Flora and son devient un vibrant drame familial sur une mère et son fils, seuls contre tous, dans une Irlande déjà magnifiée par John Carney et certains autres illustres cinéastes et dramaturges. La musique réchauffe les cœurs, élève les âmes, ravive l'espoir, galvanise et rapproche. Elle gomme les distances, comme quand, lors de leurs discussions en ligne, Flora et Jeff finissent par " oublier " qu'ils sont séparés par un océan et un continent.

Une relation que John Carney sublime à l'écran en téléportant littéralement Joseph Gordon-Levitt de son. Un stratagème certes pas super original mais qui ici, fait des merveilles. Peu importe qu'on utilise un effet déjà utilisé tant qu'on le fait bien. Et dans Flora and Son, tout est bien fait. Tout coule de source. Rien n'est forcé, rien n'est exagéré, tout sonne vrai. Y compris la musique bien sûr. Une nouvelle fois, John Carney a aussi pris la peine de composer de magnifiques partitions (High Life, le single de la bande originale est excellent, mais c'est bien Meet in the Middle qui remporte la palme).

La musique au secours de la vie

Porté par la performance magnétique d'Eve Hewson, qui confirme son statut à part dans le paysage cinématographique, mais aussi par celle du jeune Orén Kinlan, lui aussi criant d'authenticité, Flora and Son est un véritable miracle de cinéma. Un feel good movie, un vrai, qui fait couler les larmes et qui galvanise. Un film plein de poésie, sincère et poignant sur la maternité, sur le pouvoir de la musique donc mais aussi sur la nécessité de rêver, d'espérer et d'essayer pour au final exister par soi-même, en accord avec les aspirations de son cœur. Non pas pour devenir riche ou célèbre, mais simplement pour s'accomplir.

En Bref...Miracle de cinéma, Flora and Son fait partie de ces films auxquels on pense sans cesse après les avoir vus. Un film magnifique et vrai, qui prend aux tripes grâce à sa sincérité et son authenticité, habité par des acteurs de premier ordre, dont Eve Hewson donc, dont on ne pourra jamais dire assez de bien.@ Gilles Rolland
[critique] flora

Par Gilles Rolland le 5 février 2024

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