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6 février 1934 ; le jour où la France a failli basculer à l'extrême droite

Par Mpbernet

Les révoltés - essentiellement des ligues d'extrême-droite - combattent les forces de l’ordre à la Concorde. On relèvera des morts et des blessés. Pour le colonel de la Roque, il n’est pas question de forcer les grilles du Palais Bourbon. Il retient ses troupes et donne l’ordre de reflux à 21 h. Il n’y aura, de ce côté de la Seine, ni morts ni blessés (rive droite : 15 morts, 1435 blessés).

François de La Rocque, imprégné de christianisme social, rejette la lutte des classes, l'antisémitisme et toutes les formes de totalitarisme (fascisme, nazisme et communisme). Il milite pour un parlementarisme « rationalisé » (un gouvernement fort dans le cadre républicain).

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Opposé à De Gaulle en 1940, il reste loyal à Pétain mais refuse la collaboration, dénonce le statut des Juifs de 1940. Il entre en contact avec l’Intelligence Service dès 1941 et fonde un réseau de résistance. Il est arrêté par la Gestapo, déporté en Bohême, rentre en 1945 très affaibli pour mourir quelques semaines plus tard.

Il recevra à titre posthume la médaille de la déportation et d’internement pour faits de résistance. Et malheureusement, pour bien des personnalités de gauche, sera longtemps évoqué comme symbole du fascisme français … une erreur historique.

Il y a 90 ans, à Paris, la France a manqué basculer dans l’anarchie antiparlementaire. Un homme a gardé son sang froid et respecté la République, malgré ses dysfonctionnements. Mon père avait beaucoup d’admiration pour le colonel de La Rocque. Je pense même qu’il avait adhéré aux Croix de Feu entre les deux guerres …

Il est des réputations qu’il convient de redresser au regard des faits.


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