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Auriane Velten – Cimqa

Par Yvantilleuil

Auriane Velten CimqaJe ne suis pas friand de récits de science-fiction, mais comme celui-ci se trouvait dans le top de l’année de lecteurs qui affectionnent également d’autres genres, je me suis laissé tenter par ce roman qui alterne deux lieux/temporalités, « Ici » et « Là-bas ».

« Ici », un beau matin, le monde de la petite Sarah et de sa maman se retrouve totalement chamboulé. C’est d’ailleurs la planète entière qui semble être affecté par ce phénomène étrange qui a subitement rétréci la vision périphérique de tout le monde, tout en causant des pertes d’équilibre inexplicables. Apparemment, une nouvelle dimension vient de faire son apparition sur Terre, bousculant du coup les quatre autres. Une fois habituée à l’émergence de cette cinquième dimension, celle de l’imagination, la petite Sarah montre des capacités incroyables à matérialiser n’importe quelle créature issue de son imagination… un pouvoir qui fait certes peur, mais qui attise également les convoitises.

« Là-bas », dans le futur, Sara travaille comme technicienne de la Cimqa et utilise son imagination afin de matérialiser les décors et les créatures de grandes productions cinématographiques. Malgré sa créativité débordante et son amour du métier, la quinquagénaire a beaucoup de mal à laisser libre cours à son talent au cœur de cette industrie du divertissement qui veut surtout générer du profit en essayant de plaire au plus grand nombre, au détriment de l’émerveillement et de la créativité.

En alternant constamment ces deux récits au fil des chapitres, « Cimqa » propose une réflexion intéressante sur la place de l’art dans notre société de consommation. Auriane Velten montre d’une part les possibilités incroyables du talent de la petite Sara, qui ne pose aucune limite à son inventivité, et de l’autre cette femme proche du burn-out, exploitée par une industrie du divertissement totalement aseptisée par une surproduction visant uniquement à générer du chiffre. Que reste-t-il de l’art quand tout le monde finit par produire les mêmes films, quand la standardisation finit par détruire la créativité ?

Outre le contraste entre cette petite fille pétillante et lumineuse et cette adulte sombre et lessivée, qui invite à réfléchir sur la place de l’art et sur les dérives de notre société capitaliste, le lecteur s’interroge également sur le lien qui pourrait unir ces deux personnages aux prénoms homonymes. Du coup, malgré quelques longueurs et une Sara adulte finalement assez déprimante, le lecteur est inévitablement entraîné vers la conclusion de ce récit d’anticipation original et intelligent.     

Cimqa, Auriane Velten, Mnemos, 304 p., 20€

Elles/ils en parlent également : Yvan, Stéphane, Aurélie, Yuyine, Lectures du panda, Le syndrome Quickson, Le dragon galactique, Culture VSNews, Le nocher des livres

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