Tel un archéologue méticuleux, Arnaldur Indridason, de roman en roman , n'en finit pas de fouiller le passé de son pays pour le plus grand plaisir des lecteurs du monde entier.
Grâce à lui cette île minuscule, perdue entre l'Atlantique Nord et l'Artique, nous est devenue aussi familière qu'un département voisin. Lire Indridason c'est aussi apprécier les formidables traductions d'Éric Boury Pas forcément le meilleur du cru mais assurément du bon travail.Extrait :
" Konrad passa encore un moment avec le restaurateur qui lui raconta le quotidien de l'institution. Il mesurait à quel point c'était pour lui une épreuve de confesser ces choses-là. L'homme avait clairement précisé que ce n'était pas dans ses habitudes d'aborder le sujet avec des inconnus ni d'ailleurs avec personne, mais que s'il pouvait l'aider dans son enquête, il acceptait volontiers de lui prêter main forte. Il se souvenait bien de la nuit où Gardar avait été assassiné, ça l'avait bouleversé. Il n'avait pas connu Gardar, mais il avait connu son frère qui avait été pour lui un ami. Le fait que tout deux aient péri d'une mort aussi violente que subite l'avait profondément choqué et était resté gravé dans sa mémoire.
Les deux hommes s'apprêtaient à se quitter. Debout à la porte du restaurant, Konrad s'était retourné vers le restaurateur en lui demandant ce qu'il voulait dire exactement quand il avait affirmé que le tailleur était le pire de ces salauds. Le pire de quels salauds ?
– A ma connaissance, il y avait trois hommes qui s'en prenaient aux garçons comme nous. Le médecin. Le tailleur. Et aussi le flic.
– Le flic ? "
Les parias Arnaldur Indridason, éditions Métaillié, février 2024