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Les parias : il est comment le nouveau Arnaldur Indridason?

Par Filou49 @blog_bazart
vendredi 16 février editions-metailie Où l'on retrouve Konrad, policier à la retraite et au lourd passé, qui trompe son ennui et sa mélancolie dans les cold cases qui encombrent les archives du commissariat de Rejkiavick. Cold case en Islande, pléonasme me direz-vous. Konrad, jeune policier, un temps tenté par l'argent facile et la corruption, il fallait bien payer les factures. Konrad, veuf qui fut un bon mari mais qui donna quelques coup de canifs dans le contrat. Konrad, bon père mais pas mal absent tout de même. Konrad un policier humain, forcément humain qui malgré son âge n'a toujours pas soldé son enfance et son adolescence auprès d'un père incestueux qui mourut poignardé par une nuit glacée, sans que jamais le meurtrier ne fut retrouvé. Parce qu'un pistolet Luger, l'arme de la Wehrmacht, est retrouvé dans la cave d'un vieux couple sans problème, Konrad se retrouve mêlé à une très vieille et très sombre histoire. Ce Luger, arme très rare en Islande, ressemble  beaucoup au pistolet qu'il a vu enfant dans les mains de son père.  Mon vieux Konrad, cette enquête va peut-être enfin t'aider à solder ton passé. Polar noir, très noir sur les violences faites aux femmes  et aux enfants mais aussi et surtout  un formidable roman sociologique et historique qui analyse la géopolitique de l'île dans la dernière moitié du XXe siècle.

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Tel un archéologue méticuleux, Arnaldur  Indridason, de roman en roman , n'en finit pas de fouiller le passé de son pays pour le plus grand plaisir des lecteurs du monde entier.

Grâce à lui cette île minuscule, perdue entre l'Atlantique Nord et l'Artique, nous est devenue aussi familière qu'un département voisin. Lire Indridason c'est aussi apprécier les formidables traductions d'Éric Boury Pas forcément le meilleur du cru mais assurément du bon travail. 

Extrait :

" Konrad passa encore un moment avec le restaurateur qui lui raconta le quotidien de l'institution. Il mesurait à quel point c'était pour lui une épreuve de confesser ces choses-là. L'homme avait clairement précisé que ce n'était pas dans ses habitudes d'aborder le sujet avec des inconnus ni d'ailleurs avec personne, mais que s'il pouvait l'aider dans son enquête, il acceptait volontiers de lui prêter main forte. Il se souvenait bien de la nuit où Gardar avait été assassiné, ça l'avait bouleversé. Il n'avait pas connu Gardar, mais il avait connu son frère qui avait été pour lui un ami. Le fait que tout deux aient péri d'une mort aussi violente que subite l'avait profondément choqué et était resté gravé dans sa mémoire.

Les deux hommes s'apprêtaient à se quitter. Debout à la porte du restaurant, Konrad s'était retourné vers le restaurateur en lui demandant ce qu'il voulait dire exactement quand il avait affirmé que le tailleur était le pire de ces salauds. Le pire de quels salauds ?

– A ma connaissance, il y avait trois hommes qui s'en prenaient aux garçons comme nous. Le médecin. Le tailleur. Et aussi le flic.

– Le flic ? " 

Les parias      Arnaldur Indridason, éditions Métaillié, février 2024

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