Je participe via ce texte à l’atelier d’écriture d’Alexandra ! Pour rappel, il s’agit d’écrire d’après la photo proposée. Publication des résultats sur son blog au plus tard le samedi soir.
@ AK
Petite, je voulais vivre dans un film, grandir en cinémascope.
Il s’agissait de sublimer le présent.
Et il y a eu des scènes, dignes des plus grands scénarios. Cela est arrivé.
J’y étais alors, dans mon cinéma.
Quand j’écoutais des CD dans les chambres de mes copines, et que l’on dansait en riant. Quand je filais sur la mobylette de ma mère, le casque noir sur mon visage, m’inventant un mystère. Quand je t’ai embrassé sous la pluie, et qu’il ne manquait que la caméra. Quand tu as suivi mon bus pour m’offrir une rose, et que c’était drôle ta tête derrière la porte, le soleil du matin sur ton visage. Quand je t’ai avoué mes sentiments, et que le basculement a suivi, l’histoire. Quand je travaillais dans le Passage Pommeraye à Nantes, et que monter les escaliers était déjà sublime. Quand j’allais à des expositions seules et que l’on m’abordait gentiment. Quand je suis montée à Paris pour jouer un personnage que je n’étais pas, et que j’ai pris des taxis.
Mais la bobine s’était déroulée jusqu’à la fin, fini le jeu. Et je n’ai pas su voir qu’il était temps de dérouler le générique. J’ai pourtant commencé à ne plus entendre la bande son qui suivait mes pas. L’alerte était donnée.
Hors du film, il y a la vérité, le silence d’un lac, la beauté du ciel, nu.
Hors du film, des phrases telles que « il faut que cela cesse » ne changent rien. Elles ne plient pas le scénario.
Hors du film, à la fois rien ne se passe et tout peut arriver.
Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots
Les textes du jour sont à retrouver ici [clic]
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble