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George Dandin

Publié le 27 février 2024 par Adtraviata
George Dandin

Quatrième de couverture :

George Dandin a voulu s’élever dans la société en épousant une jeune fille noble : un beau mariage ? En fait, il n’en retire que mépris, trahisons et mensonges. Bien pire, chaque fois qu’il tente de prouver l’infidélité d’Angélique, le sort s’obstine à retourner les évidences contre lui et, d’accusateur, il devient l’accusé. Comédie amère sans doute, mais comédie, puisque tout peut se réparer par une grande fête à la cour du roi et finir par des chansons…

Avec mes élèves nous allons voir dans quelques semaines une adaptation moderne de cette pièce de Molière que je ne connaissais que de nom, aussi j’ai voulu découvrir l’originale.

George Dandin est un paysan qui a voulu s’élever dans la société en épousant la fille de petits nobles, les Sotenville. Ceux-ci, non contents de profiter de la fortune de leur gendre, n’ont de cesse de le rabaisser, lui faisant bien comprendre qu’il n’est qu’un parvenu. Ils lui ont donné le titre de « Monsieur de la Dandinière ». Quant à Angélique, sans doute plus jeune que son mari, elle cherche à se distraire avec Clitandre, jeune noble des alentours. Chaque fois que George Dandin veut confondre sa femme et mettre ses beaux-parents devant ses tromperies, la situation se retourne contre lui, soit que les Sotenville se moquent de lui, soit qu’Angélique parvient à le faire passer, lui, pour le mauvais mari. Bien évidemment, il y a des serviteurs, le valet de Clitandre, Lubin, pas très futé, qui aurait bien des vues sur Claudine, la servante d’Angélique, qui ne se laisse pas facilement conter fleurette.

La pièce est courte, trois actes placés dans une comédie-ballet qui met en scène des bergers mythologiques. Le tout a été créé en 1668 à Versailles pour fêter le traité d’Aix-la-Chapelle. Quelle étonnante modernité chez Molière ! Angélique nous parle à travers son désir d’aimer librement, de choisir celui qu’elle aime et de se délier d’un mari étouffant. On ne sait trop si elle est complètement sincère ou si elle se joue de ce mari empoté en exprimant ses désirs amoureux, elle est sans doute un mélange des deux ; certes on peut plaindre aussi cet époux trompé dans cette comédie plutôt amère mais hélas pour lui – pour les besoins de la comédie, justement – il surréagit aux incartades de son épouse, pour le plus grand bonheur des spectateurs.

Quiproquos, comique de gestes, de situation, choix des noms des personnages (les Sotenville, Angélique pas si angélique que ça), il y a aussi de la farce dans cette comédie. Apprécions également le subtil jeu des couples : George Dandin et son épouse Angélique, les parents de la dame, les serviteurs, autant de variations sur l’amour, le flirt, les apparences, l’hypocrisie. Sans oublier le plaisir de « la langue de Molière ».

« C’est une chose merveilleuse que cette tyrannie de messieurs les maris, et je les trouve bons de vouloir qu’on soit morte à tous les divertissements, et qu’on ne vive que pour eux. »

MOLIERE, George Dandin ou le Mari confondu, Petits Classiques Larousse, 2007

C’est mon classique du mois puisque la pièce date de 1668.


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