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"Les mains au feu" de Virginie Armano

Par Cassiopea

Les mains au feu
Auteur : Virginie Armano
Éditions : Récamier (7 Mars 2024)
ISBN : 9782385770273
260 pages

Quatrième de couverture

François a seize ans. Ni courageux ni endurant, sans ambition ni vocation, il flotte dans la vie, observe ce qui lui arrive et les gens qui l’entourent avec distance, légèreté et drôlerie. Sur décision de son père, lassé de son peu d’entrain pour les études, François devient apprenti coiffeur dans un salon pour dames. Il y compte les heures, dans un état semi-végétatif. Jusqu’à l’arrivée de Gabriel. Charismatique, ambitieux et instinctif, le jeune homme attire et hypnotise. François a enfin trouvé son modèle, son frère, son héros. Mais peut-on à ce point idolâtrer sans risquer de se perdre ?

Mon avis

Virginie Armano est consultante dans le luxe. « Les mains au feu » est son premier roman et il est très abouti.

François a seize ans. Fils unique, il est en échec scolaire, peu travailleur, sans ambition. Son père est dur avec lui, sa mère désespérée. Seule sa grand-mère, Simone, semble le comprendre. Il se réfugie parfois chez elle. Ses parents finissent par se mettre en colère. Après seize ans, on peut arrêter les études. Il ira au salon de coiffure de sa Maman et donnera un coup de main en balayant, en servant le café. Après on verra.

François n’est pas motivé par la coiffure. Son horizon est bouché mais il n’a pas le choix alors il accepte de se rendre dans la boutique. Là, les journées sont très longues malgré la jeune apprentie qui essaie de l’initier aux shampoings. Pour s’occuper, il observe et écoute les vieilles dames qui viennent se faire coiffer, leurs petites manies, leurs conversations… mais ça ne remplit pas les journées ….

Un jour, un beau jeune homme, Gabriel, demande à ce qu’on lui coupe les cheveux alors que, normalement, il n’y a pas de clients masculins. Il revient le lendemain pour une coupe. François est fasciné par celui qui a su s’imposer dans le magasin, qui a charmé la patronne et obtenu ce qu’il voulait.C’est le genre de personnes qui rayonnent, que tout le monde écoute, avec qui on a le souhait d’être ami.

François est dans cette période délicate qu’est l’adolescence. Il tâtonne, a besoin de modèle (son père brutal ne peut pas en être un), de repères, de se sentir exister aux yeux des autres. Trouver sa voie, être reconnu, aimer ce qu’il choisira de faire, voilà de vrais challenges. Il voudrait être bien dans sa vie, bien dans sa peau ….

Gabriel a l’air tellement tout ça : sûr de lui, à l’aise, beau gosse, aimé de tous, étincelant, drôle, plein d’idées…. Alors quand il accorde un regard, des paroles à François, ce dernier est galvanisé. Un avenir différent s’ouvre à lui d’autant plus que Gabriel lui ouvre les yeux sur ce qui pourrait être un atout. Le binôme est constitué, avec des projets et peut-être la réussite ? La lumière sera-t-elle partagée ? Ou l’un prendra-t-il le dessus sur l’autre ?Où se trouve l’équilibre ?

L’auteur explore la complexité des liens qui se nouent entre deux personnes dont l’une recherche un appui et est prêt à tout pour plaire à l’autre. Dans ces cas-là le dosage est délicat car il ne faut pas s’oublier, se perdre, ne plus avoir de personnalité pour correspondre à ce que l’autre attend de vous. Elle montre comment les sentiments, les rapports, évoluent. Elle décortique les attitudes, les gestes, les paroles, l’enchaînement des événements, les choix, les priorités….

L’approche psychologique de l’amitié entre ces deux garçons est bien vue. Virginie Armano rend tout cela encore plus vivant en utilisant le « je » pour faire parler un de ses personnages.

Son écriture est très vivante, fluide. On est rapidement au cœur du récit, totalement accroché par l’histoire. J’ai lu ce recueil d’une traite. Les chapitres courts, les dialogues, donnent du rythme. Le contenu parlera à tout le monde.

Cette lecture m’a beaucoup plu. Pour un premier écrit, c’est à la fois « commun » dans l’idée et original dans la façon d’aborder les faits. S’il fallait trouver un petit défaut, je dirai que la fin m’a semblé un peu rapide mais l’essentiel n’était pas là.



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