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Candy (1968)

Par Mespetitesvues
Candy (1968)

Brando, Burton, Coburn, Huston, Matthau, Ringo Starr. Elsa Martinelli, Sugar Ray Robinson, et Charles Aznavour se retrouvent aux côtés de figures marquantes du cinéma bis des années 1960 dans cet inclassable et jouissif Candy, réalisé par le Français Christian Marquand.

Au centre de ce patchwork psychédélique tourné fin 1967 à New York et à Rome, il y a le frais minois de Ewa Aulin, qui avait participé la même année à l'étrange giallo Death Laid an Egg. La toute jeune actrice suédoise incarne Candy Christian, une étudiante innocente et pure, envoyée à New York par ses parents, après qu'ils aient découvert qu'elle avait eu une aventure avec MacPhisto, son prof de littérature (Burton).

Dans l'avion, elle est harcelée par le vicieux Smight (Matthau) et assiste, à la délicate opération chirurgicale subie par son père (on ne sait pas trop bien de quoi il souffre), dirigée par le professeur Krankeit (Coburn),... qui n'est pas non plus insensible aux charmes de la ravissante jeune femme. Elle s'enfuit de l'hôpital, erre dans la ville, et croise sur son chemin quelques personnages hauts en couleurs. Parmi lesquels, on retrouve un cinéaste italien qui se prend pour un génie (Enrico Maria Salerno), un bossu défiant les lois de la pesanteur (Charles Aznavour) et un gourou qui sait parler aux légumes.

Candy (1968)

" I don't understand! What does it all mean? " (Candy, dans sa quête du néant)

Ce dernier est incarné par un Marlon Brando cabotin, dont la prestation aussi saugrenue qu'hilarante ressort nettement de cette expérience visuelle et sonore incomparable (la trame musicale de Dave Grusin est délirante), que certains pourront voir comme un fatras absurde et difforme et que d'autres louangeront sans retenue pour sa liberté de ton et de style.

Portées par leur message abordant à la fois le mystique et le matériel (la nécessité de se libérer des contraintes matérielles), les séquences du gourou semblent les plus pertinentes aujourd'hui, en plus d'être très réussies sur le plan esthétique. Et ce, grâce à la direction photo du grand Giuseppe Rotunno et une direction artistique colorée. Dans le même genre, l'opération au cerveau du père de Candy par des chirurgiens tout de rose vêtus n'est pas mal non plus.

Candy (1968)

Bref, Candy est un foutoir délirant, un plaisir même pas coupable et un symbole fort d'une période révolutionnaire qui, à défaut d'avoir réussi à changer le monde, nous a laissé quelques bizarreries comme celle-ci. Dommage que la version disponible sur tubitv.com soit tronquée de près de 25 minutes par rapport à la durée initiale.


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