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Je voudrais être une brindille soufflée par le vent

Publié le 18 mars 2024 par Paulo Lobo
voudrais être brindille soufflée vent
La torture est un plat qui se déguste lentement. La mort n’est jamais chose assurée. La mort peut être chose désirée, mais le chemin qui nous conduit à elle est une voie pleine de sinuosités.
Chaque jour, je clame en mon for intérieur, s’il te plaît abrège mes souffrances, s’il te plaît, fais en sorte que tout s’arrête. Et si possible, sans que ça fasse trop mal. 

Le chemin n’est plus un chemin, le ciel n’est plus un ciel, la mer n’est plus une mer, rien n’est plus ce que cela devrait être. 

J’ai l’impression d’avoir rêvé toute ma vie, j’ai l’impression de n’avoir jamais vécu, j’ai l’impression d’avoir traversé un songe à 3000 années lumières éloignées de mon cœur.

Plus jamais, je n’ouvrirai, les yeux, ni le cœur, ni les oreilles, plus jamais je n’arpenterai le sable fin, si fin qu’on a envie de le disperser, de le chahuter.

Je voudrais être une brindille soufflée par le vent, au gré de sa non-volonté. 

Je voudrais être un chien errant, chassé de toute part, n’ayant jamais un endroit où se réfugier, courant, sautant, reniflant. Désespérément seul.

Je voudrais être un oiseau qui chante sa dernière lune, un oiseau qui ignore l’horizon, un oiseau qui ne connaît plus son envol. Un oiseau qui a oublié jusqu’au nid qui l’a enfanté. 

Je voudrais être une feuille qui se décroche de son arbre et qui doucement se laisse tomber au sol, pour y plonger dans son ultime sommeil. 

Je voudrais que mes paupières seules s’éteignent et annoncent à l’esprit : c’est fini, il n’y a plus rien à voir.


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