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Album- Cinema by Regna

Publié le 20 mars 2024 par Concerts-Review

Les Barcelonais de Regna publient leur premier EP, un concept album en 2015.
Ils s'y mettent à six, in English spoken ou sung plus précisément, et remettent çà avec 'Cinema' en 2023, un LP cette fois :
Alejandro Domínguez: Guitar
Arturo García: Bass
Miquel González: Keyboards
Marc Illa: Vocals
Eric Lavado: Drums
Xavier Martínez: Guitar
La pochette présente un dessin de théâtre à balcons, dans l'obscurité d'une salle vide, vu de derrière le rideau (un ancien bâtiment de leur ville devenu cinéma?).
L'ambiance se retrouve dans leurs sons assez cinématiques et évoquant des paysages en plans larges.
Leur musique, élégante, baigne dans le prog des 70's, notamment Genesis ('Cinema' faisant indéniablement penser à 'Cinema show'), Pendragon, ou Enchant mais avec une interprétation moderne.
Voilà pour la présentation succincte, à présent, tirons le rideau!

L'œuvre se constitue de 7 pièces (dont la dernière planquée), pour 47 minutes, durée facile à appréhender contrairement à certains enregistrements qui dépassent l'heure et restent plus compliqués à avaler malgré leurs qualités.
Les musiciens ne s'interdisent rien puisqu'ils séquencent leurs morceaux d'une minute environ jusqu'à 20 minutes pour le plus long.

On commence par le titre le plus court ' Opening Credits' qui pourrait effectivement créditer les rois de l'orgue Hammond, Jon Lord ou Ken Hensley.

Cette sorte d'intro bascule sur un arpège délicat puis un grattement de cordes percussif qui rappelle l'orgue et c'est parti pour ' Return to...'.
Return to quoi? 'Return to fantasy' chantait Uriah Heep mais ici, on s'arrêtera à return to 70's. La voix, calme et posée, entretient une ambiance sereine.
Orgue et guitares, dans une entente cordiale, se mêlent ou se cèdent successivement la place au premier plan. Le rythme, enjoué, incite les instruments, à la technique irréprochable, à dépasser leur fonction.
A mi-morceau, on croirait reconnaitre un Moog sorti tout droit de la maison Genesis.

Un arpège, au glissé soyeux sur les cordes d'une guitare acoustique, introduit le tendre ' Spyglass' puis ce sont des accords frottés qui accompagnent la voix langoureuse.
L'orgue, syncopé, tintinnabule alors, soutenu par des moulins sur les toms, puis la plage décrit des paysages changeants, allant d'accélérations saccadées à des envolées lyriques, en passant par des phases instrumentales chiadées mettant en valeur un synthé adhésif.
Jamais on ne décroche, car les sons, harmonieux et kaléidoscopiques, nous tiennent en haleine tout en cajolant le fond des oreilles notamment ce solo de synthé virevoltant.
Le final se fait en inclusion revenant sur la douce mélopée installée après la minute introductive.

Le riff d'entrée, à la guitare électrique, prend la ' Tangent', joyeusement, et invite l'orgue à faire des bulles ce dont il ne se prive pas. La batterie vient les gonfler et la basse les enveloppe.
Lorsque les guitares se mettent à 2, on pense immanquablement à Wishbone Ash. La mélodie principale guide les pas que l'on aime à suivre sans difficulté.
L'entente, entre les claviers n'hésitant pas à syncoper encore et les grattes, se vérifie à tout moment. Puis le piano intervient sur un passage dépouillé, guitare électrique retenue, et voix douce.
La cadence s'est ralentie, les cymbales rythment tranquillement puis on revient à ce motif guitare/orgue accrocheur.

Sur " Dramatis Personae", le Mellotron, au son de flûte, procure cet effet rêveur comme le passage furtif d'un gentil fantôme.

A l'enchainement vers ' Accolade', le clavier ajoute une couleur profonde et un peu plus d'agitation, réveillant la guitare qui s'ébroue et la rythmique venant par petites touches.
Puis, c'est l'envol. Au faîte de leur forme, les instruments deviennent plus tumultueux dans une atmosphère gaie où la basse rebondit et tournoie.
Le développement mélodieux n'hésite pas à bifurquer, retrouvant un Moog par çi, un Mellotron par là, un Hammond par ailleurs alors que la voix ne se manifeste qu'après plusieurs minutes.
Claviers et guitares s'entremêlent avec brio. La partie centrale, plus lyrique, fait la part belle à la basse et la batterie accompagnant le chant mais l'orgue ne peut rester bien longtemps discret.
On arrive ensuite sur un passage plus folk à la guitare acoustique, brume de claviers et percussions légères, puis retour à un prog instrumental technique, à la ELP, en moins grandiloquent et intégrant la guitare.
Le long voyage continue, avec beaucoup de tact et de légèreté, jusqu'au synthé papillonnant puis un orgue, directif et infatigable, marqué par une batterie claquante.
Enfin, retour aux notes de piano électrique, égrenées, pour la mélodie maitresse.

Le rideau se tire alors pour cacher la conclusion par ' Curtains'.

On vient de passer un sacré bon moment.
Une musique progressive d'une grande technicité sans, pour autant, faire du cinéma.
On se laisse porter par cette musique à la fois réconfortante et aventureuse.
Très beau disque!

Studio Album, released in 2023
Songs / Tracks Listing
1. Opening Credits (0:58)
2. Return to... (6:30)
3. Spyglass (8:16)
4. Tangent (8:38)
5. Dramatis Personae (1:31)
6. Accolade (20:27)
7. Curtains (1:04) *

Total Time 47:24

* bonus track on CD and LP editions only
Written and Arranged by Regna
Recorded in Aclam Records, Barcelona
Engineered and Mixed by Jose Luis Cattaneo
Additional Edits and recordings by Ismael Salces
Mastered by Pete Maher at Pete Maher Mastering, London

Logo by Ideophony
Design by Joana M. Comas and Sheila Terrón

https://www.instagram.com/regnaofficial/ https://regna.bandcamp.com/album/cinema

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